Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Spinoza et l'imaginaire |
Auteurs : | / Michèle BERTRAND |
Editeur : | Paris : Presses Universitaires de France, 1983 |
Importance : | 191 p. |
Collection : | Philosophie d'aujourd'hui |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-13-038026-9 |
Format : | 191 p. / 21 cm |
Note générale : |
Analyse in : "Lectures" Actualités de la Bibliothèque S. Freud, 1994, n°7. |
Langues: | Français |
Mots-clés : | SPINOZA, Baruch ; Imaginaire ; Éthique |
Résumé : |
-- Analyse : Analyse par Annie Laquérrière parue dans "Lectures", 1994, n°7 : M. Bertrand, Psychanalyste, est maître de conférence à l'Ecole Normale Supérieure, chercheur à l'INSERM (Unité Savoirs et Pratiques dans le champ médical), agrégée et docteur d'Etat en philosophie. Cet ouvrage dense, rigoureux et Intelligent propose une analyse d'un processus de pensée jamais achevé de l'imaginaire à l'éthique, à entendre non comme renoncement à l'imaginaire, mais comment le "devenir sujet de ses actes et de ses pensées" est supporté par l'imaginaire. Et comme il serait bien impertinent de parler de Spinoza en deux pages, je me contenterai de souligner en quoi cette pensée intéresse la psychanalyse. Le premier chapitre à propos d'un "rêve prémonitoire" souligne le lien analogique entre l'événement et le contenu du rêve, réfutant le rapport logique ou de causalité, installant d'emblée la réflexion dans le domaine philosophique et psychanalytique. La dynamique de l'ouvrage nous conduit du plus intime, soit de la capacité à être affecté ou affection du corps (l'affect), à une mise en question de la raison en montrant les relations complexes entre imaginaire et entendement; le déploiement, dans le corps social, de l'imaginaire nous ramène à la puissance contenue dans la singularité, par un mouvement réflexif propre à la pensée philosophique de Spinoza. Imaginaire et entendement ont des logiques propres, le procès n'étant pas de soumettre l'imaginaire à l'entendement ni même à la volonté ; l'imaginaire dépasse le pouvoir qu'a la conscience d'appréhender les choses de soi au du monde, même si la conscience fonctionne aussi dans l'imaginaire. Dans le conflit imaginaire-entendement, tout comme dans les conflits de représentations et d'affects, il n'y a pas symétrie dans ce qui les oppose et la recherche d'issue se fait dans une transformation dynamique. La consubstantialité âme-corps de Spinoza, qui l'oppose au dualisme cartésien, n'est pas le lieu de la réduction à l'unité, la dualité restant un fondement de sa pensée. Pour Spinoza, le corps ne connaît pas le temps, ce qui renvoie étrangement à l'intemporalité de l'inconscient. Le lecteur pourra être porté aux éprouvés sublimes de pages belles et émouvantes sur la mort, la puissance et l'éternité. La destinée humaine se fait dans la double notion d'expérience d'éternité, dans la perte d'identité personnelle et de maintien de son identité dans la séparation mais alors sous le signe de la mort. La mort est étrangère à l'essence de l'homme mais est dans l'imaginaire où sont inscrits naissance et mort comme vécu évanescent. Thanatos n'existe pas chez Spinoza et est un concept purement spéculatif chez Freud. Une conception téléologique de l'univers est sous l'emprise d'une aliénation dans l'imaginaire qui se prolonge dans la pensée de la mort. La mort ne peut être pensée. Le philosophe oriente sa recherche vers la puissance de vie et non vers la mort. L'imaginaire dans le corps social conduit à une analyse des contenus de la passion et de l'identification : la sociabilité résulte de ces deux procès. Je soulignerai seulement quelques points -l'essence propre est indissociable de l'aliénation passionnelle et "se construit à travers les avatars des captations imaginaires aussi bien du moi que de l'autre"; -par l'identification, la tristesse devient compassion, l'amour approbation, la haine indignation ; -la passion commune est orientée vers un objet partagé par tous et a comme conséquence division et rivalité ; -tout pacte social, moral, religieux, politique est régi par l'imaginaire. L'essence de l'être est le désir et non la connaissance: le désir est infini, il est pourtant dans l'imaginaire; mais infini n'est pas sans limites. Le plus haut degré de connaissance et d'activité de notre âme s'appuie sur la science intuitive qui conduit à la connaissance de choses singulières, réaffirmant ainsi le passage et le lien obligé à l'imaginaire. L'essence de l'homme est l'effort pour persévérer dans l'être, fondement du projet éthique de Spinoza : c'est pour cela que l'homme s'efforce d'imaginer et de connaître. Le lecteur pourra encore découvrir ce qui conduit à dire que le sens d'un discours appartient à l'imaginaire, la vérité à l'entendement. C'est être dans "lignorance que de se croire libre parce que conscient de sa volonté et de son désir" singulière étrangeté que la philosophie vienne parler de l'inconscient aux psychanalystes. Annle LAQUERRIERE |
Note de contenu : | Bibliographie |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
---|---|---|---|---|---|
10002335 | BER | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Consultation sur place |