Résumé :
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« S’identifier » fait référence à ce que tout un chacun, dès le premier jour, peut trouver chez l’autre, attendre de l’autre, pour se constituer dans sa singularité de sujet pensant, désirant, agissant. Pour le meilleur et pour le pire. La psychanalyse s’intéresse à la nature de ces « emprunts », en particulier dans leur composante inconsciente et à la diversité de leurs inscriptions psychiques. « Pluralité des personnes psychique » : formule que l’on trouve chez Freud dès 1896. La complexité et la subtilité des processus identificatoires et de leurs multiples modes d’expression, tels que Freud les a dégagés de différents contextes (hystérie, rêves, mélancolie, constructions des instances, lien social, comique, deuil, etc.), contrastent avec la promotion contemporaine de discours de certitudes fondées sur une confiance aveugle dans le manifeste d’affirmations identitaires réductrices censées témoigner à elles seules de la vérité d’un « qui je suis ». Nos moi sont des figures composites, faites des traces laissées par nos passions passées et présentes comme autant de tentatives de composer avec ce que l’altérité nous impose au fil du temps : différence, perte, inconnu renoncement, assignations. Illusion de pouvoir « être l’autre ». Ce sont les différents traitements psychiques auxquelles répondent ces compositions avec l’altérité (refoulement déni, forclusion) qui commandent leur destin psychique.
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