Résumé :
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Dans l’après Seconde Guerre mondiale, loin d’embrasser l’idée que les enfants ont été traumatisés par le conflit et ses violences, les psychiatres semblent repliés sur leurs lectures héréditaristes, même s’ils reconnaissent la guerre comme expérience psychologique. Si l’on pouvait s’attendre à une traumatologie tissée autour du poids de la guerre dans les troubles de l’enfant, voire à la mise à jour de pathologies et de traitements spécifiques, on est frappé par la force d’un autre constat : la guerre n’aurait fait que révéler chez les enfants des pathologies latentes. Il s’agit alors de mesurer l’écart entre économie morale de l’enfance victime de la guerre et théorie psychiatrique, de redonner une profondeur historique à la question du traumatisme des enfants, enfin de mettre en évidence comment la psychiatrie de l’enfant est alors en cours d’élaboration et comment la guerre qui vient de s’achever y contribue, par exemple autour de la place du corpus analytique.
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