Résumé :
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Les violences conjugales procèdent autant d’un drame subjectif que d’une problématique collective, nouant l’intime du sujet à des enjeux sociétaux et politiques, et brouillant ainsi les frontières entre l’individuel et le collectif. Comment alors articuler un « savoir » psychanalytique de la violence, en saisissant toutefois au cas par cas chaque situation ? Comment, en outre opère le genre dans l’approche clinique et théorique des violences conjugales ? Pour aborder les violences conjugales dans leur dimension à la fois sociale, politique et hypersingulière, les auteur/es commencent par considérer les effets paradoxaux d’une certaine psychopathologie de la violence conjugale. Considérant que « la psychologie individuelle est une psychologie sociale » (Freud), ils/elles opposent à ces approches la double inscription des violences conjugales dans des violences de genre : violences sociétales et dispositif de la famille, mais aussi violences propres à une certaine clinique et théorisation analytiques. L’article s’essaie alors à penser la pratique analytique dans ces contextes en mettant en exergue la vulnérabilité opérant au sein de la subjectivation, conçue comme assujettisement à des normes de genre, et « la transformation érotico-sociale » (Freud) visée par une clinique qui, en considérant les modalités de puissance d’agir, s’avère politique.
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