Type de document : | Article : texte imprimé |
Titre : | La force du vrai en déclin : les formes de subjectivation à l’ère de la post-vérité (2021) |
Auteurs : | / Luiz Paulo LEITAO MARTINS |
Dans : | Évolution Psychiatrique (vol. 86, n° 2, 2021) |
Article en page(s) : | pp. 339-350 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Vérité ; Discours |
Résumé : |
Objectifs
Il est courant, dans les recherches en sciences humaines, sociales et politiques, de qualifier l’ère actuelle par le signe de « post-vérité ». Considérant la discontinuité entre discours et vérité aujourd’hui, cet article vise à identifier sous quels régimes de vérité la force du vrai est en déclin et à souligner certains apports d’auteurs de la tradition psychanalytique pour réfléchir à l’engagement des sujets dans les discours de vérité. Méthode Dans une perspective historique, nous recourrons à l’analyse de Foucault pour identifier, dans la notion de « force du vrai », une conception de la vérité située entre savoir et pouvoir. Ensuite, sont présentées, sur la base des propositions théoriques de Freud et de Deleuze et Guattari, (1) une lecture portant sur l’actuel déclin de la vérité, ainsi que, à partir de la contribution de Lacan, (2) des possibilités de relever les dimensions de l’altérité et des limites du discursif dans l’expérience de la vérité. Résultats Compte tenu de la faillite des régimes modernes de vérité basés sur le modèle de la connaissance et le détachement des subjectivités de l’indexation de leur discours sur le plan de la vérité, nous identifions l’ascension d’un narcissisme des petites différences et d’une modalité de fascisme qui soumet les différences à un principe d’identité. Au vu de ce scénario, nous constatons, dans l’approche psychanalytique, combien l’autre occupe une place incontournable comme différence dans l’expérience de la vérité. Cette perspective récupère une autre tradition de la vérité, qui, associée à un travail de soi sur soi-même, implique la possibilité de transformation du sujet. Discussion En problématisant l’expérience de la vérité qui repose sur la connaissance, étant déterminée par une tradition métaphysique de l’âme (psykhé), c’est-à-dire, en définissant l’ontologie comme une manière d’être du sujet, nous soulignons d’autres possibilités de subjectivation de la vérité basées sur la dimension de la vie (bíos) et de l’existence. En concevant le dire vrai dans la psychanalyse à partir de la lecture de Lacan, nous nous demandons dans quelle mesure cette perspective réintroduit aujourd’hui la question de la force du vrai dans le domaine d’une réflexion éthique. Conclusions En favorisant le retour de la vérité par le biais d’une clinique du sujet, la contribution de Lacan à la psychanalyse permet d’établir une critique des formes de subjectivation aujourd’hui fondées sur le principe de l’identité, et de redéfinir la place de l’altérité dans les discours de vérité. La détermination des limites du dire dans l’appréhension du réel ne donne pas tellement lieu à un renoncement à l’expérience de la vérité, puisque, outre qu’elle est inscrite dans la tradition de la connaissance, celle-ci peut se situer dans une démarche esthétique, dans laquelle la force du vrai engendre une stylistique de l’existence. |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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20020887 | K04-3 | Revue | BSF Paris | ψ Réserve : Périodiques | Consultation sur place |