Type de document : | Article : texte imprimé |
Titre : | La vérité de la clinique psychanalytique (2021) |
Auteurs : | / Clément FROMENTIN |
Dans : | Évolution Psychiatrique (vol. 86, n° 2, 2021) |
Article en page(s) : | pp. 229-244 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Vérité ; Mensonge ; Réel |
Résumé : |
Objectif
Cet article propose un examen de la notion de vérité pour la psychanalyse dans l’œuvre de S. Freud et de J. Lacan. Loin d’être liée aux notions d’exactitude, de certitude ou d’objectivité telles qu’elles se présentent dans le champ de la science, la vérité subjective se propose pour la psychanalyse selon des perspectives propres. En se donnant pour but l’élucidation de la vérité du sujet et non la disparition des symptômes, la psychanalyse s’écarte également de toute référence à la réalité et à ses normes et définit un champ et des critères qui sont singuliers. Méthode Cette réflexion s’appuie sur une lecture à la fois chronologique et thématique des textes de S. Freud et J. Lacan ; elle ne se prétend pas exhaustive mais permet de tracer les contours d’une élaboration où se marquent des points de continuité et de rupture entre chaque auteur mais aussi au sein même de chaque élaboration propre. Résultats Pour Freud, la vérité subjective s’articule au déchiffrement de l’inconscient. Symptômes, rêves, lapsus se comprennent à partir de l’ouverture à un discours non intentionnel qui est celui de l’association libre. La vérité ne surgit que par surprise, ne se manifeste que par fragments, ne se laisse saisir que dans l’après-coup. Le travail de la cure amène à une reconstruction de l’histoire moins fondée sur l’exactitude que le caractère vraisemblable qui emporte la conviction du sujet. Pour le Lacan des années 1950, partie prenante d’une relecture de la psychanalyse à partir de la linguistique, la dimension de la vérité est consubstantielle à la dimension du langage et donc de la cure : le sujet ne peut éviter de s’y confronter à partir du moment où il prend la parole. La vérité qui parle énonce une vérité dont le sujet ne veut rien savoir. La vérité du sujet est celle d’un désir refoulé qui s’exprime au champ de l’Autre sous la forme d’un message inversé. La relecture du Paradoxe d’Épiménide permet d’éclairer que la vérité appartient au champ de l’énonciation, champ propre du sujet. Discussion Chez Lacan, une deuxième conception de la vérité, plus complexe, se dessine à partir de la seconde moitié des années 1960, où les possibilités conférées à la parole et au symbolique reculent devant une conception qui reconnaît au Réel et à l’impossible une part de plus en plus croissante. C’est une vérité désignée comme vérité-menteuse, qui ne peut que se « mi-dire », celle d’une vérité reconnue comme horreur, quand elle découvre qu’elle est celle de la chose innommable, l’objet a, part à la fois la plus étrangère et la plus intime au corps parlant. Conclusion La vérité du sujet, n’est pas en lui-même, mais dans un objet, de nature voilé, l’objet a que la parole en analyse fait surgir comme impossible à dire. Il est à la fois cause et produit de la parole. L’analyste n’a pas à jouir de la vérité de l’analysant qu’il fait surgir comme question, mais sans se positionner sur la réponse qu’apporte l’analysant. Celui-ci peut espérer à la fin d’une cure pouvoir avoir produit un savoir sur sa jouissance, irrémédiablement de l’ordre de la fiction, qui approche au plus près de l’impossible à témoigner du Réel. |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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20020887 | K04-3 | Revue | BSF Paris | ψ Réserve : Périodiques | Consultation sur place |