Abstract:
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De quoi parle-t-on quand on parle du temps en psychanalyse ? Une première source de difficultés provient de la non-unicité du temps. Cela entraîne des énoncés disparates et parfois contradictoires, comme chez Freud, quand il pose que l’inconscient ignore le temps et par ailleurs que l’après-coup structure le symptôme. S’il faut assurément récuser le temps comme substance, faut-il pour cela se convertir à la philosophie chinoise ou se passer complètement de cette notion ? Sans doute peut-on plus justement parler non d’un temps unique mais d’un facteur ou d’une fonction temps. La grammaire, la logique, la physique, la mathématique ont à travailler avec des notions de temps qui peuvent être plurielles et hétérogènes entre elles. L’usage du facteur temps en psychanalyse emprunte ses références à tous ces domaines – d’où les apparentes contradictions, voire disputes, telle celle sur la durée des séances –, mais il en invente aussi de nouvelles pour appréhender l’objet a cause de désir et manque à jouir. La spatialité du psychisme, évoquée par Freud à la fin de sa vie, y trouve sa dynamique.
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