Restitution des ouvrages du Dr Stern
Vendredi 29 septembre 2023, le Groupe Toulousain de la Société Psychanalytique de Paris (GTSPP) s'est vu restituer 45 livres de psychologie et de médecine spoliés durant la dernière guerre, ces ouvrages ayant appartenu au Dr Erich Stern et à sa fille Hilde Stern, psychanalyste, ancienne membre du Groupe Toulousain.
Ces livres avaient été spoliés par les nazis au docteur Erich Stern, citoyen allemand réfugié en France durant la Seconde Guerre mondiale. Figure intellectuelle du XXe siècle, ce médecin- chercheur possédait une collection riche de 6 000 œuvres. C'est en 2020, en Allemagne, que les chercheurs de la Bibliothèque centrale de Berlin ont retrouvé dans leurs collections 39 livres ayant appartenu à Erich Stern. Six autres seront également identifiés à l’Université libre de Berlin. La Commission pour l’Indemnisation des Victimes de Spoliation (CIVS), alertée, a alors contacté le GTSPP, devenu entretemps l'ayant droit des œuvres, car légataire de Hilde Stern, sa fille décédée en 2010.
Ce Leg au-delà de la l’histoire de la famille Stern et de ce qui la lie à de notre Groupe d’analystes s’est révélé au fur et à mesure que nous cheminions, être une occasion unique d ’apporter à l’histoire avec un grand H, notre contribution, de rendre hommage à toutes celles et ceux qui ne « devait jamais plus revoir un été » comme le chantait Jean Ferrat, de nous impliquer, si modeste puisse être notre engagement et notre signature dans ce travail de transmission et de mémoire. Derrière les livres il y a les hommes, il y a la culture que les actes de spoliation de bibliothèques ont bafoué, ce qui été perdu, ce qui a été perverti, l’abrasement du symbolique, la disparition des aires de jeu, de pensée et de création qui ont laissé place pour un temps à un nivèlement délétère.
La psychanalyse en a été profondément dénaturée, détournée, à l’instar de ce que Laurence Kahn décrit dans son brillant ouvrage, « ce que le nazisme a fait à la psychanalyse ».
Nous accueillons aujourd’hui ces livres, symboles d’un passé, nous leur faisons déjà place au sein de notre bibliothèque, et remercions encore très sincèrement la Bibliothèque Centrale de Berlin et la CIVS d’avoir fait le chemin jusqu’à nous.