Abstract:
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Addicts, accros, dépendants... A qui, à quoi ? Dans une société où prédomine l'immédiateté, où la frustration et le manque peinent à se trouver une place pour s'élaborer, comment le sujet peut-il passer du besoin au désir ? Faute de ce passage, toutes formes d'activités, pourtant vitales et socialisantes (nourriture, jeux, téléphonie, travail, sexualité...) ne peuvent-elles pas devenir supports de dépendance et amalgamer l'autre à un besoin plutôt qu'à solliciter une rencontre ? L'addict resterait avide de substances, de relation, d’activités, venant combler un blanc, un vide qui ne peut se penser, se répétant alors sans cesse. Face à la mise en échec de la transitionnalité, à la fragilité de ses assises narcissiques, l'addict ne serait-il pas dans une quête perpétuelle de sensations lui donnant le sentiment d'exister et d'être au monde ? Caractéristique de la modernité ou fragilité inhérente à la condition humaine ?
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