Résumé :
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Un film de Jacques Tati nous montre le jardin parfait d'un appartement modèle, où les jets d'eau se détraquent : nous rions. Mais s'ils se détraquaient encore davantage, désobéissant à toute injonction humaine et sortant de notre réalité, nous ne ririons plus. Freud nous raconte comment un jour, perdu à Rome, tentant d'échapper au quartier des prostituées, et s'y retrouvant régulièrement sans le vouloir, il a éprouvé une sensation bizarre ; le monde avait perdu sa familiarité, était devenu étrangement inquiétant. La même scène pourtant aurait pu être comique. C'est dire si ces deux registres apparemment opposés sont parents, sont même, comme le dit Mallarmé, en secrète correspondance. Jean-Luc Giribone explore cette correspondance par une lecture parallèle du Rire de Bergson et de l'Inquiétante étrangeté de Freud. Il essaie d'en dégager la profondeur, et en propose une interprétation. A côté de notre réalité se trouve une région qui parfois nous fait rire et parfois nous fait peur.
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