Résumé :
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Les théorisations historiques de la schizophrénie développent des points de vue descriptifs et hypothèses étiologiques qui aboutissent souvent à la folie unique quand elles ne réduisent pas cette pathologie à un problème d'organicité. Même la conception bleulérienne de la schizophrénie développe une théorie des symptômes fondée sur la psychologie associationniste éloignée de la psychanalyse par son incapacité d'expliquer les symptômes de dissociation autrement que par une compréhension déficitaire. Or, l'expérience dissociative et les troubles de l'image de soi chez le schizophrène semblent témoigner d'une expérience où le sujet ne se distingue pas lui-même de l'objet à l'étape de constitution de celui-ci. La compensation par le langage à partir d'une holophrase de l'impossible identification à la forme du miroir met en évidence un mécanisme du rapport du langage au corps dans la structure schizophrénique autre qu'un défaut de perception. Ce mécanisme diffère des processus qui produisent a priori le même symptôme dysmorphophobique dans les névroses narcissiques. Les phénomènes dits du corps, éminemment caractéristiques de la schizophrénie, dépassent le registre de la dysmorphophobie. Pourtant mon étude va se limiter à des exemples de «métamorphoses» ou de changements d’aspects corporels ressentis par des patients, ainsi qu’aux phénomènes langagiers qui les accompagnent. Ainsi je porte attention particulièrement à l'articulation entre le regard et l’œil; la vérité et le savoir. D’autres exemples pour lesquels l’image est à l'évidence un élément important de la pathologie, sont également pris en compte. Ces exemples incluent le rêve et l’écriture et se situent aussi bien dans le domaine des névroses que des psychoses ainsi que l’autisme.
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