Résumé :
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" La psychanalyse est toujours à reformuler dans une langue de chair pour que ses mots ne soient pas des mots morts fonctionnant comme une langue de bois, un dogme ", nous dit Marc-Léopold Lévy dans et par ce livre. Si l'analyste est d'abord un analysant qui s'est approprié la psychanalyse avec ses propres mots, son trauma particulier, il lui faudra sans cesse travailler sa relation à la toute-puissance qui pourrait découler de sa place dans le dispositif, son dogmatisme étant le symptôme de cette identification à la simple fonction qu'il occupe. L'analyste n'est pas un prestidigitateur. Il n'est pas non plus l'officiant d'un quelconque Dieu, fût-il l'inconscient réifié. Croire à l'inconcient, ne pas y croire... comme si cet inconscient consistait en quoi que ce soit et que l'analyste en était devenu le maître. L'originalité du tour que Marc-Léopold Lévy fait subir à la pensée analytique repose en ceci : l'inconscient ne serait qu'une opération, une modalité de ce que Freud et Lacan ont nommé du nom de jouissance. Si l'analyste tient une fonction, c'est alors celle-ci : être le " tenant-lieu " d'une critique de la jouissance Une, celle monomaniaque, toujours incestueuse, à laquelle est soumis le névrosé. Cette position, il ne la tiendra pas au nom d'un quelconque principe de tempérance. Ainsi va le paradoxe de la psychanalyse : comme toute éthique, elle critique la jouissance mais au nom d'autres jouissances, celles qui viendraient limiter cette toute-puissance, impérialiste car inconsciente, qui soumet le sujet. Critiquer la jouissance comme Une, c'est donc à la fois sortir la psychanalyse de sa tentation dogmatique, proposer à sa théorie une reformulation qui, partant de la jouissance et de la pulsion de mort, en montrera la division en pulsions partielles, et enfin, repréciser les buts de la cure analytique : que le sujet cesse de désirer à côté de ses pompes
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