Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Mythologie grecque et psychanalyse |
Auteurs : | / Graziella NICOLAIDIS / Nicos NICOLAIDIS |
Editeur : | Neuchatel : Delachaux et Niestlé, 1994 |
Importance : | 207 p. |
Collection : | Champs psychanalytiques |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-603-00959-8 |
Format : | 207 p. / 21 cm |
Note générale : |
Analyse in : LECTURES, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1995, n°11, par P. Wilgowicz. |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Mythologie grecque ; NARCISSE (mythologie grecque) ; Incorporation ; Inceste ; Pédophilie ; Maternel ; ESCHYLE. - Agamemnon ; ATHÉNA (mythologie grecque) |
Résumé : |
-- Analyse : Analyse par P. Wilgowicz parue dans LECTURES, 1995, n°11 : Graziella et Nicos Nicolaïdis sont membres de la Société Suisse de Psychanalyse. Ils nous proposent un vaste parcours à travers la mythologie grecque, qui s'appuie sur l'intérêt porté par l'inventeur de la psychanalyse aux mythes d'OEdipe et de Narcisse. Entendant dans le mythe une «histoire du désir (qui) se propose comme une formation des désirs inconscients - comme une structure ayant une valeur libidinale pour le peuple (groupe) ; comme la représentation, le rêve, le fantasme ou le délire le sont pour le sujet.» Ils consacrent leur travail à cette parenté entre la mythologie, la tragédie grecque et la psychanalyse. Ils relèvent chez les personnages de la tragédie ou les héros, les dieux ou demi-dieux des mythes, les conflits, les modes d'identifications ou de projections, les clivages, les mécanismes de défense et les sublimations que la psychanalyse met à jour chez l'individu. "Individu et peuple construisent un appareil qui est psychique pour le sujet, ethnique et culturel pour le peuple." Envisageant divers récits relatifs à l'origine du monde, les auteurs en distinguent plusieurs catégories, en fonction de leur construction plus ou moins oedipifiée, depuis la mythologie germano-scandinave, où "règne le clivage du bien et du mal", où "toute évolution est vectorisée vers la mort", jusqu'à ceux dans lesquels prédominent les sentiments négatifs du complexe d'Oedipe, le parricide. En examinant le mythe de la naissance dans la Théogonie et la Cosmogonie d'Hésiode, une analogie se dévoile avec l'évolution psycho-sexuelle de l'enfant révélée par la psychanalyse. De nombreuses métaphores utilisées par divers auteurs (Freud, Anzieu, Green, Nicolaïdis) peuvent être prises comme autant de balises pour cette lecture : originaire, processus primaire et secondaire ; triangulation oedipienne, force libidinale, fonction de liaison et de déliaison ; Éros et pulsion de mort. Une place importante est accordée à Narcisse. Son mythe est rapproché de celui de Dionysos Zagreus des orphiques, comme l'helléniste J.-P Vernant le signale (L'individu, la mort, l'amour, 1989, Paris, Gallimard) : "Le reflet de Narcisse, le miroir de Dionysos, figurent l'un et l'autre la tragédie des retrouvailles impossibles de l'individu avec soi : l'aspiration à se joindre suppose du même coup que l'on s'éloigne de soi, qu'on se dédouble et qu'on s'aliène." Chez les psychanalystes, il signe une évolution dans la relation d'objet et dans la structuration du sujet. "Ce que nous tenons à souligner, c'est que mythologues, anthropologues, historiographes et psychanalystes, extraient et mettent en évidence les mêmes mouvements du mythe : dédoublement, reflet, refus de la relation avec autrui, autosuffisance, miroir, stase." (G. et N. Nicolaïdis) Incorporation, pédophilie, inceste sont articulés dans l'histoire d'Oedipe et de Laos autour des fantasmes d'anthropophagie. Il ne s'agirait pas d'un fantasme originaire mais d'une conséquence des fantasmes originaires, plus particulièrement de celui de la séduction (avec celui du retour au ventre maternel). Athéna cette déesse sortie armée et casquée de la tête de Jupiter, peut-elle être maternelle ? G. et N. Nicolaïdis, de par l'incorporation par Zeus de Métis (qui désigne la sagesse, mais aussi la ruse, mais encore la force et l'efficacité pratique), font une hypothèse originale : Athéna serait née de la grossesse menée à terme de Métis, elle-même incorporée par Zeus, ce qui la rapproche de Dionysos, autre enfant de Zeus ; maternelle elle se montre, en effet, envers Ulysse qu'elle protège, dans l'Iliade et surtout dans l'Odyssée. L'une est la mère idéale, l'autre le fils spirituel. Dans la relation entre Ulysse et Athéna, le père serait à l'intérieur de la tête de la mère, elle-même issue de la tête du père. C'est à partir de la cure, passionnante, d'un enfant en période de latence passionné de mythologies, que Graziella Nicolaïdis interroge l'utilisation de celleci dans les thérapies. Plus particulièrement quant à la névrose de transfert "Ses angoisses préoedipiennes et oedipiennes sont revécues à travers ces mythes en séances, mythes qui constituaient pour lui une mise en forme de sa névrose infantile." Mettant l'accent sur la difficulté à cet âge de la remémoration, l'événement n'ayant pas encore été réélaboré, resexualisé, réinvesti, les instances n'étant pas encore totalement différenciées, l'analyste soulève les problèmes du transfert et du contre-transfert, des interprétations symboliques et des points aveugles qui en découlent. Le lecteur trouvera encore dans le foisonnement des mythes grecs déployés dans cet ouvrage un questionnement sur le carrefour où Laïos fut tué à la croisée d'un chemin fourchu, ou de deux ou de trois chemins. Les versions diffèrent suivant les auteurs (cf. entre autres, l'étude de M. Delcourt, OEdipe, la légende du Conquérant, 1981, Paris, Les Belles Lettres) ; sur la Sphinx, et l'inceste avec la mère, sur le langage oraculaire et sur le rêve dans la tragédie. Ceux-ci, depuis la plus haute antiquité, ont véhiculé les désirs les plus interdits. "Dans ces moments, la partie désirante de l'âme ne recule plus devant aucune audace, comme déliée de toute honte et de toute réflexion ni, en effet, devant l'idée de s'unir à sa mère ou à n'importe qui, homme, divinité, bête, de se souiller de n'importe quel meurtre." (Platon, Livre IX de La République). L'oracle de Cassandre, dans l'Agamemnon d'Eschyle, comme le rêve dans la tragédie d'Iphigénie en Tauride, d'Euripide, en font foi. À l'égal de ceux du divan, ils suscitent une interprétation, un dévoilement symbolique. La nature ambiguë du premier requiert un regard interprétatif oblique. Le rêve du héros tragique serait« un mythe personnel inséré dans la représentation du mythe collectif et dès lors, influencé par lui." Aux considérations psychanalytiques sur la biographie grecque s'ajoute un lexique des noms propres anciens, utile aux lecteurs qui s'embarqueront pour ce voyage au long cours dans la mythologie grecque. Pérel Wilgowicz |
Note de contenu : | Bibliographie, Résumé, Glossaire |
Exemplaires (3)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
---|---|---|---|---|---|
10016045 | NIC | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Ouvrages A-Z | Disponible au prêt |
10005904 | NIC | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Consultation sur place |
07002011 | NIC | Ouvrage | CPRS Genève | Bib. CPRS | Disponible au prêt |