Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Interrogations psychosomatiques |
Auteurs : | / Alain FINE , dir. / Jacqueline SCHAEFFER , dir. |
Editeur : | Paris : Presses Universitaires de France, 1998 |
Importance : | 169 p. |
Collection : | Débats de psychanalyse |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-13-049056-2 |
Format : | 169 p. / 24 cm |
15 euros | |
Note générale : |
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Analyse in : LECTURES, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1998, n°19, par G. Pirlot. |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Psychosomatique ; MARTY, Pierre |
Résumé : |
-- Analyse :
Analyse par G. Pirlot parue dans LECTURES, 1998, n°19 : Ce livre est la transcription d'un débat sur la psychosomatique ayant eu lieu à Genève (juin, 1994) entre A. Green, invité principal, et des psychanalystes psychosomaticiens de l'IPSO, "élèves" et compagnons de P. Marty. Les échanges se sont donc déroulés essentiellement entre d'un côté A. Green et, de l'autre, A. Fine, C. Smadja, J. Press, D. Brauschweig, M. Fain, R. Debray et N. Nicolaïdis. Échanges vifs, passionnés, féconds, contradictoires, où chacun était convié dans ses choix et ses options théoriques à s'affirmer d'une façon dialectique qui n'est pas sans rappeler le colloque de Bonneval de 1960. Ce volume est ainsi passionnant dans la mesure où, sous la férule d'A. Green, il éclaire, critique et élargie la théorie psycho-somatique de P. Marty (le grand absent du débat puisque décédé avant celui-ci), de multiple façon : regrettant que "la formulation biologisante" de P. Marty fasse surtout référence à la structure de la névrose, A. Green ré-introduit le travail des anglosaxons sur les états-limites ("il existe une métabiologie de certains processus psychiques des états-limites" (p. 29) et les siens propre sur le "négatif", pour lire autrement les symptômes somatiques et le discours de patients somatisants. Dans un "monde" où c'est l'orée de la liaison Psyché/soma qui s'exprime, Green avance que la théorisation psychosomatique "travaille" sur le "prépsychique", c'est-à-dire une région où les fonctions du psychisme sont élémentaires : "un état mythique où seul jouerait le représentant psychique de la pulsion dissocié (ou avant) la rencontre avec le représentant d'objet ou de chose" (p. 29) - formulation que nous avons ailleurs développée en avançant la possibilité d'une nature "auto-similaire" et "fractal" du "pré-psychique". Reprenant donc les problématiques des symptômes engageant le soma (somatisations) ou le corps (processus autocalmants, prévalence de la perception sur la représentation), et à l'intérieur d'une "théorie générale de la représentation" qu'il a conceptualisée ailleurs, A. Green mène le "combat" - le débat - sur plusieurs fronts : tout en reconnaissant l'importance clinique d'une notion telle que la dépression essentielle (blanche), il critique l'"économisme" de P. Marty, sa référence au modèle de la névrose ou à la première topique, sa notion de "défaut de mentalisation" qui retire de son importance au refoulement de fantasmes (de délire parfois) qui semblent, comme McDougall l'a montré, s'"incarner" en symptômes somatiques : bref, dans cette théorisation de Marty, "la pensée somatique a mangé la pensée psychique" (p. 28). Ce n'est ainsi qu'à l'intérieur d'une théorie générale de la représentation, qui inclut la perception et la pulsion, que Green avance un modèle "intermédiaire" entre celui de Marty et celui de Freud (de la conversion), modèle "intermédiaire" qui n'est pas sans s'appuyer sur les travaux de Winnicott ou de Bion (p. 53). À cette première présentation théorico-critique de Green, suit celle de C. Smadja qui répondra en reprenant certains points conceptuels de l'oeuvre de P. Marty ("la fixation à la place de la pulsion" [p. 65]) mais sans éluder les contradictions internes de cette oeuvre et en associant, comme l'a fait Green, à la question de l'économique, les travaux sur les états-limites. Vient ensuite A. Fine qui répondra à l'argument d'A. Green selon laquelle la théorisation psychosomatique serait "le retour d'un refoulé théorique", puis en montrant que le discours opératoire cherche effectivement à cerner un matériel prépsychique "non soumis au Principe de Plaisir mais à son au-delà ne faisant pas émerger des représentations de chose restées hors symbolisation primaire" (p. 77). Fine en appelle également à la possibilité d'un travail psychique permettant de construire un objet mental qui après-coup devient pensable par le patient, dans une souffrance suffisamment tolérable. Ensuite un cas clinique présenté par J. Press et discuté par A. Green permettra à ce dernier de montrer que ce qui, parfois, est avancé comme défaut de mentalisation peut appartenir à une cécité du contre-transfert : dure école que celle de la prise en compte d'un intra-psychique qui ne se dévoile que par et dans l'intersubjectif toujours en mouvement ! Enfin D. Brauschweig reviendra sur le problème des première et deuxième topiques freudiennes, ré-intégrant la question de la somatisation à l'intérieur des premiers travaux de Freud sur l'"insuffisance psychique" (1895) impliquée dans les névroses actuelles (d'angoisse) et qui reste le modèle de la possibilité de manifestation somatique. On peut encore citer dans ce riche numéro une réflexion de R. Debray évoquant "la dépression essentielle, chute du tonus de vie (qui) renvoie à la référence hors psyché (et qui) à ce titre est plus proche de la dépression immunitaire (p. 140), sans inviter le lecteur à lire l'article exhaustif de M. Baudin sur les "Relations entre psychanalyse et immunologie" (Inf. Psychiatrique, 3, 1998). Enfin, en guise de conclusion de ce volume, A. Green répondra aux intervenants en réintroduisant les questions importantes, au regard de la théorisation psychosomatique, du narcissisme (y compris originel), du rôle de l'objet, du corps, du "pré-psychique", la frontière du sens et du non-sens. Soit, dans ce "Débat" riche de polémique, de mises au point théoriques indispensables pour confronter la Psychosomatique aux autres corpus théoriques, les mots ont ici, comme ailleurs, leur importance ; à titre d'exemple le terme de mentalisation, Green déclarant : "Je préfère (le terme) psychique à (celui de) mental précisément parce que psychique implique le lien au corps, ce qui n'est pas toujours le cas de mental" (p. 157)... question de point de vue sans doute quant à dénommer une pensée (neutre ?) paraissant coupée d'une vie fantasmatique et incarnée, et n'oeuvrant que dans l'opératoire... Gérard Pirlot |
Note de contenu : | Bibliographie |
Contenu détaillé (dépouillement) : |
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Exemplaires (6)
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10000355 | DEB-INT | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Monos et Débats | Consultation sur place |
07003183 | REV-2 | Ouvrage | CPRS Genève | Bib. CPRS | Consultation sur place |
08001230 | AMR/04 | Ouvrage | Toulouse | Bib. Toulouse | Disponible au prêt |