Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Orlanda : roman |
Auteurs : | / Jacqueline HARPMAN |
Editeur : | Paris : Grasset, 1996 |
Importance : | 294 p. |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-246-53211-8 |
Format : | 294 p. / 20 cm |
119 FF | |
Note générale : | Analyse in Lectures, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1997, n° 15, par Dominique Bourdin |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Roman |
Résumé : |
Analyse par Dominique Bouridn parue dans Lectures, 1997, n° 15 :
Écrit par une psychanalyste belge, le roman se réfère explicitement au Si j'étais vous de J. Green que M. Klein commente dans son étude sur l'identification projective (cf. Envie et gratitude). Une part de l'âme d'Aline, professeur de littérature belge, qui s'ennuie en préparant un cours sur l'Orlando de V. Woolf, décide de passer dans le corps d'un jeune et beau garçon qui, comme elle, attend le train gare du Nord, à Paris. Lucien Lefrène n'oppose guère de résistance, sans doute songeait-il déjà au suicide. L'expérience éclairera d'ailleurs le récit de V. Woolf : il n'y a pas de changement de sexe, les sept jours de sommeil qui précèdent la métamorphose sexuelle correspondent à la puberté, et si Orlando s'éveille fille, sans étonnement marqué, c'est que le jeune garçon asexué et casse-cou l'était déjà. Aline-Lucien, devenue Orlanda, s'essaie aux plaisirs homosexuels, suscite même le sentiment amoureux d'un mélomane d'âge mûr qui avait su se protéger jusque-là, mais se trouve sans cesse de nouveau attiré par Aline, qui finit par le reconnaître ainsi que son besoin de lui. Libérée de la nécessité d'enfouir et de réfréner une part d'elle-même, sa part masculine, elle acquiert plus d'aisance et de libre énergie. Elle finira par tuer Orlanda, qui sous la forme de Lucien, a écarté son amante et sa sueur et conduit sa mère alcoolique à la mort du fait d'un sevrage brutal (il ne lui apporte plus son alcool comme autrefois). A ce prix, Aline rassemble à nouveau, de force ou presque, les deux parts d'elle-même, dans une assurance et une autonomie renouvelée. La fable décrit davantage le refoulement et sa levée que l'identification projective, qui n'est guère que l'occasion et le prétexte initial, le moment d'égarement et d'impossible qui permet l'organisation d'un récit alertement mené. Comme on sait, jamais femme n'a été homme et jamais homme, femme. Cette Aline Berger, assise à une terrasse de café gare du Nord, comme elle aimerait se loger, esprit et corps, dans la personne, esprit et corps, de ce garçon blond qui, en face d'elle, vient de commander une bière ! En attendant, elle lit Orlando de Virginia Woolf. Ah ! s'incarner en l'autre ! Ah, Je est un autre ! Ah, changer de monde en faisant trois pas, jusqu'à la table du voisin ! Elle le fait, elle réussit. Jadis, la mère d'Aline avait voulu tuer, dans sa fille, un possible garçon. Tout se passe comme si ce garçon, caché en Aline, venait de s'évader et se préparait à s'accorder tout ce qu'une femme raisonnable et heureuse en ménage se refuse... Voici donc Aline Berger qui s'est coupée, une partie d'elle devenue homme, l'autre partie restée femme. Elle se dédouble, se donne, se reprend, se regarde lire {Orlando}. Femme devenue homme en restant femme, elle avoue : Il est certain que j'ai toujours plus aimé les hommes que je n'osais me l'avouer et je frissonne d'avoir celui-ci à ma disposition..." Qui parle ? La part masculine ou la part féminine d'Aline Berger ?" |
Exemplaires (1)
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