Material Type: | printed text |
Title: | Les enfants dans la guerre et les violences civiles : approches cliniques et théoriques |
Authors: | / Michèle BERTRAND , Publishing director |
Publisher: | Paris : L'Harmattan, 1997 |
Pagination: | 160 p. |
Series: | Espace théorique |
ISBN (or other code): | 978-2-7384-5722-6 |
Size: | 160 p. / 21 cm |
General note: | Analyse in LECTURES, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1998, n°18, par R. Clit. |
Languages: | French |
Keywords : | Traumatisme ; Récit ; Narrativité ; Enfant ; Violence ; Guerre ; PEREC, Georges ; Trace mnésique ; Dette |
Abstract: |
-- Analyse : Analyse par R. Clit parue dans LECTURES, 1998, n°18 : Le titre de cet ouvrage collectif renvoie plutôt à la une de l'actualité. En fait, c'est le thème d'un recueil d'articles qui tentent de déblayer un champ encore, en grande partie, en dehors de la clinique psychanalytique. L'effort de conceptualisation fait que l'on rencontre un grand nombre de perspectives : historique, humanitaire, sociologique, ethnologique, psychopathologique, thérapeutique et juridique - elles se retrouvent toutes, à travers les articles, sans que la psychanalyse y soit toujours explicitement convoquée. Par ailleurs, il y a une recherche collective d'éclaircissement du contexte traumatique, qui ne peut être qu'important : sont évoqués la guerre yougoslave, le récent génocide du Burundi, la guerre civile algérienne, l'esclavage des noirs, la Shoah, ou la violence urbaine. Les désastres sociaux actuels ou passés sont malheureusement trop nombreux, et le livre s'attache aussi à trouver des éléments communs à travers cette diversité. L'étude consacrée à l'Algérie (de Houria Sahli-Chafai) ouvre de nombreuses perspectives. Grâce à quelques vignettes cliniques d'enfants et d'adolescents, qui présentent des souffrances individuelles et familiales, tout le malaise d'une société se fait sentir. L'équilibre psychique de tout un chacun serait ravagé par la guerre civile, donc l'élargissement de l'espace d'écoute des soignants devient nécessaire afin de s'ouvrir au social. L'effet global au niveau de la subjectivité serait une remise en question des fondements de l'identité communautaire, le rapport avec la souffrance individuelle n'est pas simple. La guerre civile, avec ses atrocités, fonctionne soit comme la source du trouble "actuel " réactionnel personnel, soit comme un révélateur fortuit des conflits internes anciens. Mais l'articulation entre singulier et social, bien difficile quand il y a un trauma collectif, ne peut être faite que par la prise en charge du contexte politique et culturel, selon l'auteur de l'étude. Les avancées métapsychologiques de l'ouvrage cherchent des ouvertures thérapeutiques. P. Lévy considère que la terreur sociale cache derrière elle le fantasme de recomposition d'un univers humain singulier. Néanmoins, tout lien de parole est négativisé par cette terreur même, et par conséquent, l'on ne peut s'en dégager que par la violence. Michèle Bertrand, le directeur de l'ouvrage, universitaire à Besançon et membre de la S.PP, essaie d'établir un rapport entre trauma et récit, au compte de la cure analytique. Pour les victimes de la violence sociale, c'est la douleur psychique qui domine leurs vécus et qui est un résultat du trauma, alors que l'angoisse reste seulement une préparation insuffisante pour la situation traversée effectivement. Moyennant quoi, le trauma est un moment de subjectivation possible, surtout quand il est élaborable à travers un récit. Dans ce contexte particulier, le récit pose évidemment le problème du rapport entre réalité historique et fiction. Mais pour ceux confrontés directement avec la violence sociale extrême, il importerait que le récit parlé soit adressé à l'autre. Car si la douleur psychique perturbe surtout les investissements narcissiques, le passage par l'autre est nécessaire pour qu'un nouvel équilibre interne soit trouvé. La référence à la psychanalyse vaut aussi pour un groupe d'auteurs américains qui ont traité des enfants affectés par la violence urbaine de leur pays. Dans leur dispositif thérapeutique, la collaboration entre cliniciens et policiers serait plus importante, avec une bonne efficacité pratique, semble-t-il. Au total, ce recueil d'articles réussit à organiser, à travers la grande diversité des perspectives et références, la problématique des enfants victimes de la guerre et des violences civiles, et de la transférer un peu plus du champ journalistique vers celui d'une clinique où la psychanalyse ne doit pas être absente. Radu 0. Clit |
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Barcode | Call number | Media type | Location | Section | Status |
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10002316 | BER | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Not for loan |