Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Ce temps qui ne passe pas ; (suivi de) Le compartiment de chemin de fer |
Auteurs : | / Jean-Bertrand PONTALIS |
Editeur : | Paris : Gallimard, 1997 |
Importance : | 202 p. |
Collection : | Connaissance de l'inconscient |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-07-074832-7 |
Format : | 202 p. / 18 cm |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Temps ; Mouvement |
Résumé : |
Analyse par A. Laquerrière parue dans LECTURES, 1997, n°17 :
Ce temps qui ne passe pas sert de trame au déploiement de la pensée de J-B. Pontalis, ce temps qui est celui exclusif de l'analyse et n'a pas d'analogue dans l' ailleurs de la vie, si ce n'est partiellement dans le rêve et peut-être dans l'écriture de l'auteur. Cet ouvrage présente l'immense mérite de reprendre les fondements de la psychanalyse et les notions introduites par son créateur, les fantaisies développées par l'auteur étant au service d'une volonté de rigueur dans l'utilisation faite de ces notions et concepts, comme si, au nom de Freud, il venait nous dire l'inachèvement de la psychanalyse en même temps que l'exigence de fidélité au créateur. J.B. Pontalis nous invite à une lecture du temps de l'analyse en parcourant ce qui fait l'originalité de la psychanalyse dans l'appréhension des phénomènes psychiques. J'ai relevé de-ci delà quelques citations - "Le rêve mêle le temps, les parcours en tout sens, fait advenir des simultanéités étranges, coexister des rythmes différents..." - Le transfert "hors figure, hors temps et hors langage. Une passion agie, exigeante, intensément actuelle et sans âge". - "Ce temps qui ne passe pas n'est pas la négation du temps qui passe. Il en est l'accomplissement." Voilà qui vient redonner sa valeur à l'inconscient à jamais inconnaissable : ce qui se dévoile (disons par la levée du refoulement par exemple) ordonne une part d'inconscient livré au conscient, tout en maintenant l'inconscient hors des limites du connaissable, chose en soi, équivalent au noumène kantien. - "Ce qui se répète, je ne dis pas ce qui se ressasse mais ce qui insiste, est ce qui n'a pas eu lieu, n'a pas trouvé son lieu et qui, n'ayant pas réussi à advenir, n'a pas existé comme événement psychique." La répétition est liée à la faillite du système de représentation. - La recherche de l'archaïque, ou encore remonter toujours plus vers l'origine, c'est rester "assujettis à une représentation du temps qui n'est pas celle que notre expérience de l'inconscient devrait susciter." ... "C'est encore le dieu Chronos qui règne." L'infantile est sans âge. "Il ne correspond à aucun lieu, à aucun temps assignable." La dynamique du texte conduit du mouvement de la cure (certains emploient le terme processus qui, comme le souligne J-B. Pontalis, suppose une fin ; fin d'analyse n'est pas fin du mouvement inauguré par l'analyse), à l'histoire du mouvement analytique avec ses conflits, ses dissidents, "usurpateurs", ou "charlatans". Avec ses controverses, ses obstacles, ses théories contredites par l'expérience, "la pensée psychanalytique, plus qu'une autre sans doute, ne saurait être que mouvement traversant le temps." Puis vient le temps des élaborations théoriques que J.-B. Pontalis effectue au travers d'une culture littéraire et artistique inscrite à l'égal de l'image de la Rome antique pour Freud. Souvenir, mémoire, trace mnésique sont reprises dans leurs articulations entre elles. Nos souvenirs nous donnent le sentiment de continuité et d'identité et sont tous des écrans ; ce qui est inscrit, ce sont les traces ; le souvenir est figurable, la trace ne l'est pas. Le travail analytique porte sur le tracé, le cheminement, le passage, tout comme le refoulement porte sur les connexions et non sur la trace. L'association libre est le moyen de déjouer, délier, dissocier les liaisons instituées. L'inconnu, l'étranger, l'énigme, le mystère font partie de la rencontre avec le psychanalyste et le mystère conduit à introduire "ce que la philosophie désigne comme l'Etre". L'analyste n'est-il pas toujours à l'épreuve de l'inconnu et du mystère ? De l'inconscient au ça (en majuscules), il y a plus qu'un changement de topique : passage du système à la marmite, à un ça atopique d'où émane l'intensité, qui impose, exige, bref le démoniaque, le pulsionnel, l'inconscient prenant corps (sic). La vie impose la mort, le meurtre : il n'y a pas moyen d'être maître du temps, de conjurer le temps qui passe. L'analyse est l'épreuve de la désillusion et du renoncement. Mais l'inconscient ne renonce jamais... Soulignons enfin les remarques de J.-B. Pontalis sur les dérives dans l'exercice de la psychanalyse, par exemple de prendre le "latent" pour, en bref, l'essentiel, plutôt que de s'intéresser au mouvement ou encore de réduire le transfert à un changement d'objet en oubliant que, dans le transfert, le désir s'actualise et s'incarne, exigeant d'être comblé. "Le compartiment de chemin de fer" nous conduit dans ce lieu étrange, clos, mouvant, où se nouent des rencontres éphémères, où se font des échanges inoubliables, jouant dans un langage poétique sur l'analogie du "huis clos" du cabinet de l'analyste et sur la surprise de la nature des échanges. Ouvrage à réserver à ceux qui acceptent de n'être que dans la filiation. |
Contenu détaillé (dépouillement) : |
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Exemplaires (7)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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10022920 | PON | Ouvrage | BSF Paris | Fonds Françoise Coblence | Consultation sur place |
10011448 | PON | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Ouvrages A-Z | Disponible au prêt |
10011447 | PON | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Consultation sur place |
10023137 | PON | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Disponible au prêt |
07002089 | PON | Ouvrage | CPRS Genève | Bib. CPRS | Disponible au prêt |
50001369 | PON/0898 | Ouvrage | Lyon | Bib. GLPRA | Disponible au prêt |
06000783 | PON | Ouvrage | St-Etienne BFP | Bib. Francis Pasche | Disponible au prêt |