Type de document : | texte imprimé |
Titre : | La question du double |
Auteurs : | / Michel DUPUY , dir. / Michel MAKARIUS , dir. |
Editeur : | Le Mans : Beaux'Arts, 1996 |
Importance : | 204 p. |
Format : | 204 p. / 22 cm |
Note générale : |
Colloque de l'Ecole régionale des beaux-arts ; Le Mans ; mars 1996. Analyse in : LECTURES, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1997, n°16, par D. Bourdin. |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Double ; BORGES, Jorge Luis ; PESSOA, Fernando ; Art africain |
Résumé : |
-- Analyse : Analyse par D. Bourdin parue dans LECTURES, 1997, n°16 : Actes d'un colloque, La question du double rassemble une très riche palette interdisciplinaire. C'est une bonne occasion d'élargir notre horizon à des points de vue qui nous sont moins familiers que d'autres, et l'on me pardonnera de privilégier peut-être ce qui m'était le plus étranger et m'est cependant apparu étrangement familier. Le projet de ces journées, à visée d'abord pédagogique, est né d'une réflexion sur la répétition telle que l'artiste américaine Sturtevant la met en oeuvre (au sens strict), confrontée aux enjeux plus larges du Double, qui revenait justement au même moment sur le devant de la scène culturelle et intellectuelle. Sans renier la diversité des thématiques du double, il s'agissait aussi de ne pas s'y perdre, et d'allier à l'ouverture à des disciplines et personnalités diverses, l'unité d'une visée, celle d'une pédagogie de l'esthétique. Le pari me semble amplement gagné, et bien d'autres que des étudiants en arts plastiques peuvent y trouver plaisir et matière à pensée. L'histoire de la thématique du double, rappelée à grands traits, cherche surtout à en cerner les formes d'émergence nouvelle, celle de la filature comme double vie de l'autre, voire le désir de vivre comme autre, voire comme chose, ou encore cette conviction que dans le couple maléfique avec l'autre fantomatique, le réel est du côté de l'autre, "ce n'est pas l'autre qui me double, c'est moi qui suis le double de l'autre", selon la formulation de Clément Rosset, que l'on s'attendrait à voir illustrée par l'évocation de la Trilogie new-yorkaise de Paul Auster. Des études sur Borges, Pessoa, Von Kleist, mais aussi sur Jean Eustache, Jean-Olivier Hucleux et sur l'art africain voisinent avec des réflexions théoriques plus générales. La contribution de la psychanalyse n'est pas absente, puisque Pérel Wilgowicz interroge les reflets et les ombres des êtres et des figures qui peuplent la vie et l'oeuvre de Robert Schumann. L'analyse, à trame plus ou moins biographique, de cette valse des doubles ("La frise des Doppelgänger"),conduit à mettre en évidence les caractères de l'identification vampirique. La musique, ouvrant une sublimation à sa détresse et à son désespoir, permit longtemps à R. Schumann de cheminer avec ses figurations internes duelles, et de tenir en harmonie viable la gamme des sentiments qui le conduisaient au bord des gouffres. Enchaînant processus vampiriques et processus vitaux, l' artiste offre "simultanément l'immortalité aux disparus et la pérennité à ses oeuvres". Si les articles monographiques offrent de riches aperçus et m'ont fait goûter de vifs plaisirs, la tonalité des réflexions théoriques est en revanche inégale, et il faut bien avouer que les contributions philosophiques ou générales ne m'ont pas complètement convaincue. Non qu'elles manquent de profondeur et d'intérêt, mais parce qu'elles sont souvent trop allusives et que les articles de critiques ou d'artistes qui partent d'un objet esthétique déterminé soutiennent plus aisément la réflexion de lecteurs non spécialistes invités à une ouverture pluridisciplinaire. Sommes-nous en train de passer d'un double qui concerne l'individu, son identité et sa mort, à des formes de réduplication virtuellement infinies, dans lesquelles se dissoudrait le rapport à soi-même ? L'examen d'oeuvres contemporaines confirme le recours à la réduplication, et pourtant infirme en même temps cette hypothèse car s'il prend des formes inédites et déroutantes, l'auto-portrait reste essentiel. Anne-Marie Duguet, professeur d'arts plastiques, commente les ressources de la vidéo pour inventer des expériences dont le corps est un site privilégié, construire un dispositif, installer une situation. L'image de soi, en direct, n'est plus donnée selon le réglage spéculaire attendu, l'installation peut en déployer les paramètres, les rejouer d'une manière inédite, permettant par exemple de voir simultanément les deux côtés d'un écran de papier (Peter Campus), ou de se voir tel que l'on était huit secondes auparavant. C'est souvent lui-même que l'artiste met en jeu ou à l'épreuve, et Thierry Kuntzel nous fait voir et entendre le passage du temps et de la fatigue sur son propre corps, ou les transitions vidéo possibles entre ses photos d'enfant. Passant en revue celles de ses oeuvres qui mettent en oeuvre la réduplication de l'outil visuel et des jeux de miroir, Van Buren nous propose une passionnante visite commentée d'un grand nombre de ses installations, dont il dit découvrir lui-même à l'occasion de ce colloque qu'elles sont habitées par cette inépuisable question du double. Le psychanalyste trouvera dans cette promenade au pays des doubles non seulement une nourriture culturelle abondante, mais surtout l'occasion d'une relance de ses questions et d'une nouvelle fraîcheur dans l'écoute des doubles qui hantent nos divans. Dominique Bourdin |
Note de contenu : | Photos |
Contenu détaillé (dépouillement) : |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
---|---|---|---|---|---|
10003802 | QUE | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Consultation sur place |