Type de document : | texte imprimé |
Titre : | La violence du voir |
Auteurs : | / Gérard BONNET |
Editeur : | Paris : Presses Universitaires de France, 1996 |
Importance : | 273 p. |
Collection : | Bibliothèque de psychanalyse |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-13-047715-0 |
Format : | 273 p. / 21 cm |
Note générale : | Analyse in LECTURES, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1997, n°15, par J. Bril et M. Zard. |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Voir ; Pulsion ; Syndrome de Lasthénie de Ferjol ; Pulsion scopique ; NARCISSE (mythologie grecque) ; FREUD, Sigmund. - Pour une introduction du narcissisme ; Désir ; Visuel ; Regard ; Autre ; Amour ; Vengeance ; Oeil ; Perversion ; Specificite ; Hystérie ; Hallucination négative ; CHARCOT, Jean Martin ; Cure psychanalytique ; Transfert ; BATAILLE, Georges ; Homosexualité féminine ; Psychogenèse ; Règle ; Clinique ; BARBEY D'AUREVILLY, Jules Amédée ; Tache ; Miroir ; Activité ; Passivité ; Saignement ; Exhibitionnisme ; ECKSTEIN, Emma ; Mythe du mauvais oeil ; Vision |
Résumé : |
-- Analyse : Analyse par J. Bril parue dans LECTURES, 1997, n°15 : Rendre compte, comme on dit, d'un ouvrage de ce genre relève de la gageure. L'originalité des points de vue exposés, la perspicacité de l'argumentation, la diversité des matériaux considérés en font un livre en effet auquel ne pourra guère à l'avenir se dispenser de faire référence quiconque se trouvera confronté à l'un ou l'autre des aspects psycho- ou sociologiques en relation avec le "voir". Dans les deux volumes de son voir et être vu - qui date de 1981 - Gérard Bonnet avait déjà disposé le filigrane des perspectives cliniques, culturelles et métapsychologiques qu'il développe dans ce nouveau livre, en dégageant de la problématique générale du regard inconscient l'aspect résolument mortifère que la psychanalyse a, sinon expressément relégué, du moins quasiment passé sous silence. De façon ambiguë d'ailleurs, puisque, dans l'organisation même du setting analytique, la pratique qui a dès le début prévalu, accuse clairement ce caractère malin, diffus et sournois du regard, dont elle évite de trop explicitement discourir par ailleurs. Selon l'auteur, le voir inconscient du sujet-car c'est bien de ce "voir " là qu'il s'agit ici - ses caractères et ses façons, procède de la fulgurance, pour lui, du regard de l'autre. Processus qui s'entretient d'ailleurs d'une réciprocité latente qui fera de l'échange des "voir" l'instrument en tout temps disponible d'une intrusion, d'une agression, et même d'un anéantissement dont il porte toujours avec soi le projet. "Le voir en tant que tel est intrinsèquement violence". Telle pourrait s'exprimer, sous une forme ramassée, la pensée qui nourrit tout le livre : ouvert sur le mythe de Narcisse, il pourchasse et manifeste à travers la fable universelle, la littérature - Edgard Poe, Beckett, Kleist, Bataille surtout, et bien d'autres - et la clinique, les signifiants d'une connivence essentielle entre le Regard et la Mort. Cela donne chemin faisant à l'auteur l'occasion de la première étude approfondie du curieux "syndrome de Lasthénie de Ferjol" - du nom de l'héroïne de l'Histoire sans nom de Barbey d' Aurevilly : il s'agit là d'une anémie que se provoquent à elles-mêmes certaines femmes qui, dans ce dessein, se saignent volontairement et de façon répétitive dans leur intimité. Sans doute resteront encore longtemps en suspens les effrayantes incertitudes que porte avec soi l'avenir d'une culture, la nôtre, gorgée jusqu'en ses tréfonds, d'un appétit sans limite de son "voir". Au-delà cependant, il m'a semblé que ce livre pourrait servir de guide, de main courante, à tous ceux d'entre nous qui se trouvent avoir affaire un beau jour à la redoutable question de l'arbitrage, chez un patient, entre conduite pulsionnelle, névrotique ou perverse. La qualité d'un tel livre, dont la composition rigoureuse est parvenue à réserver sa place â une certaine esthétique, m'a fait d'autant plus regretter - mais c'est peut-être là l'effet d'une fixation personnelle - l'absence d'un index. Jacques Bril Analyse par M. Zard parue dans LECTURES, 1997, n°15 : G. Bonnet, membre titulaire de l'Association psychanalytique de France, est l'auteur de plusieurs ouvrages dont le premier, Voir Etre vu remonte à 1981. Il s'y est attaché à définir la pulsion scopique et à rechercher le rôle joué par le couple Voir-Être vu dans le psychisme. Il précise la nature de ce dualisme là où il se manifeste à travers les mécanismes archaïques, mais toujours agissants, du retournement et du renversement. Ceci l'amène à aborder le délicat sujet de la perversion sexuelle et plus précisément de l'exhibitionnisme. Le premier parcours s'achève avec la prise en compte de la visée mortifère du voir telle qu'elle est illustrée à la basilique de Vézelay. Il lui est ensuite apparu impératif de reprendre la question du voir à partir du voyeurisme le plus originaire et de la violence qui l'anime, compte tenu des conditions de son surgissement. Ceci est l'objet de sa recherche actuelle.En quoi "un voyeur nous poserait-il problème ?" interroge-t-il. En quoi consiste la spécificité réelle des perversions du voir ? Dans les deux cas, il s'agit du surinvestissement de la violence dont le voir est porteur, soit en la fixant sur soi, soit en la retournant sur l'autre.D'après G. Bonnet, "Le voir originaire se constitue dans un contexte d'oralité, de violence et de spécularité. À chacune de ces opérations constitutives correspond une perte. C'est le point de départ d'une spirale qui évolue au fur et à mesure que l'enfant découvre les différents types d'objets pulsionnels les plus constitutifs de l'économie inconsciente : oral, auditif, tactile, olfactif, anal, etc. Cette spirale se stabilise autour de l'objet phallique qui devient un sujet de référence visuelle primordiale. Une autre évolution significative est fournie par la perversion. Le voyeurisme en particulier." Par contre, toute autre est l'évolution inscrite dans le fantasme pervers. Il en fait la démonstration en étudiant les désirs visuels dans l'expérience analytique, dans les écrits cliniques et littéraires. Cette formation intermédiaire qu'est le fantasme est le dégagement souhaitable. Il est un support indispensable pour que puisse circuler les questions intériorisées par l'enfant face au regard des adultes. Il lui permet d'assumer des impressions qui s'agitent en lui depuis les origines.Dans la conclusion de son livre, l'auteur considère le registre visuel comme une modalité majeure du désir humain irréductible aux autres et qui permet au moi de se construire dans le rapport à l'autre. C'est pourquoi, au terme de "pulsion scopique" il souhaite en substituer deux autres : "désirs visuels" et "dispositifs visuels". L'un ne va pas sans l'autre et l'un ne se réduit pas à l'autre. Il introduit le concept de "signifiants visuels" qui sont de trois ordres : 1. Les signifiants instrumentaux miroir, rétroviseur, lunettes, oeilletons, masques, fond, forme, qui objectivent et fixent les opérations visuelles les plus structurantes. 2. Les signifiants sémantiques originaires, objets de perspectives, couleurs, traits qui apportent les éléments pivots nécessaires à ces combinatoires. Ils ont des significations multiples et seprêtent à tous les échanges et les transactions. 3. Les restes mnésiques optiques qui permettent l'expression des désirs. "En jonglant avec ces trois éléments, le sujet humain parvient à mettre en jeu ses visées les plus inaccessibles tout en demeurant pourtant au plus près de la réalité". Marie Zard |
Note de contenu : | Index, Bibliographie, Illustrations |
Exemplaires (5)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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10015062 | JBP-BON | Ouvrage | BSF Paris | Fonds J.-B. Pontalis | Consultation sur place |
10002686 | BON | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Ouvrages A-Z | Disponible au prêt |
10002687 | BON | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Ouvrages A-Z | Disponible au prêt |
10002685 | BON | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Consultation sur place |
07000413 | BON | Ouvrage | CPRS Genève | Bib. CPRS | Disponible au prêt |