Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Lorsque l'enfant disparaît |
Auteurs : | / Ginette RAIMBAULT |
Editeur : | Paris : Odile Jacob, 1996 |
Importance : | 271 p. |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-7381-0409-0 |
Format : | 271 p. / 22 cm |
130 FF | |
Note générale : | Analyse in LECTURES, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1997, n°16, par S. Korff-Sausse. |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Deuil ; Mort de l'enfant |
Résumé : |
Analyse par S. Korff-Sausse parue dans LECTURES, 1997, n°16 :
De G. Raimbault, nous nous souvenons surtout de L'Enfant et la Mort, (Privat), 1975, ouvrage de référence sur l'expérience des enfants confrontés à la mort. Après d'autres publications (en particulier Les Indomptables, Odile Jacob, 1989, en collaboration avec C. Eliacheff, sur l'anorexie) elle revient aujourd'hui à sa première recherche, mais d'un point de vue différent, puisqu'il s'agit ici d'étudier l'autre protagoniste de ce drame, le parent dont l'enfant est mort. "Par quels chemins ces parents vont-ils passer - consciemment et inconsciemment - pour trouver une issue - et laquelle ? - au traumatisme, à la situation intolérable créée par la perte d'un enfant ?" (p. 7). Telle est la question à laquelle ce livre tente d'apporter des éléments de réponses. Le point de départ de son étude a été le matériel issu des entretiens avec des parents dont l'enfant était en situation proche de la mort, dans le cadre d'un travail psychothérapique à l'hôpital. Mais, pour des raisons méthodologiques et éthiques, l'auteur a renoncé à utiliser ce matériel clinique. Elle a construit son livre sur des témoignages de parents, écrivains, artistes, poètes, confrontés à l'épreuve de la perte d'un enfant. Au fil des chapitres, nous retrouvons ainsi Victor Hugo, Geneviève Jurgensen, Eric Clapton, Rosamond Lehmann, Friedrich et Luise Rückert, Gustave et Alma Mahler, Freud, Yuko Tsushima, Isidora Duncan, Stéphane Mallarmé. Ces témoignages illustrent les diverses voies que peut prendre le deuil, pour combler la lacune que la mort de l'enfant provoque dans la réalité psychique du parent. L'une consiste à la nier en ré-intégrant l'enfant disparu imaginairement à l'intérieur du parent. Une autre voie s'évade -du réalisme par un glissement dans l'imaginaire qui rétablit une continuité entre les vivants et les morts ; nier la disparition, effacer la rupture, combler le silence, parer au travail de déliaison. Le disparu peut alors réapparaître dans la réalité sous forme de pseudo-hallucinations ou de phénomènes paranormaux, comme le montre la biographie de Victor Hugo ou d'Isadora Duncan. L'étude de ces cas amène l'auteur à avancer des idées plus générales, en particulier à "mettre en doute la validité de certains schémas directifs concernant l'évolution d'un deuil "normal", ses étapes prévisibles, les critères diagnostiques d'un deuil désigné comme "pathologique", ainsi que l'efficacité des conseils donnés pour aménager les différents temps du deuil normal ou celle des "guide de deuil"." (p. 8) À partir de là, G. Raimbault apporte un nouvel éclairage sur le processus du deuil qui, comme le travail du rêve, produirait des remaniements qui s'opèrent sur cette autre scène. Les oeuvres de ces artistes mettent en effet en lumière la possibilité d'élaborer des remaniements psychiques et de produire de nouveaux investissements, en particulier dans le domaine de la création artistique. Mais, lorsque G. Raimbault se propose de procéder à l'analyse des oeuvres produites par ces artistes dans leur élaboration du deuil, le lecteur reste un peu sur sa faim. On ressort de ce livre, aussi intéressant soit-il, avec une légère frustration, en se disant que l'application de la psychanalyse à l'étude des oeuvres d'art, de la personnalité ou de la vie d'artistes est un exercice décidément bien périlleux... Malgré cette déception, ce livre est très agréable à lire et surtout, en dépit des exemples un peu hétérogènes et d'intérêt inégal, il soulève des questions de portée plus générale, à savoir, celle de désir d'enfant et celle de la mort. Qu'est-ce que le parent a perdu ? Qu'est-ce qu'un enfant ? Ou, plus précisément, qu'est-ce que tel enfant pour ce parent ? Et de manière plus générale, qu'est-ce que le désir d'enfant ? Le parent qui a perdu un enfant a tendance à supposer que l'enfant souffre de sa condition de mort, nous dit encore G. Raimbault ; par conséquent, ce qui est en jeu dans cette épreuve, mais aussi dans l'attitude de chacun de nous face à cette question, et telle est sa conclusion, c'est "notre attitude par rapport à la mort, à notre propre mort à venir. Pouvoir accepter sa propre mort future comme destin permet de penser que le disparu a pu, en un temps, accepter la sienne." (p. 248) |
Note de contenu : | Bibliographie |
Rééditions : |
Exemplaires (3)
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