Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Penser le mythe |
Auteurs : | / Cléopâtre ATHANASSIOU POPESCO / Nicos NICOLAIDIS , préf. |
Editeur : | Lausanne : Delachaux et Niestlé, 1996 |
Importance : | 255 p. |
Collection : | Champs psychanalytiques |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-603-01032-7 |
Format : | 255 p. / 21 cm |
Note générale : |
Analyse in : LECTURES, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1997, n°17, par E. Hadjiisky. |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Mythe ; HOMÈRE. - L'Odyssée ; HOMÈRE ; EURIPIDE ; DIONYSOS (divinité grecque) ; SOPHOCLE ; SOPHOCLE. - Oedipe roi |
Résumé : |
-- Analyse : Analyse par E. Hadjiisky parue dans LECTURES, 1997, n°17 : Nous avons ici le plaisir de retrouver l'auteur du "Surmoi" : même rigueur quand elle s'interroge sur les mythes comme elle l'a déjà fait à propos d'Ulysse ; même densité du début à la fin du livre. Pour qui n'est pas trop familiarisé avec les mythes, la généalogie des Héritiers de Cadmos apparaît, soyons francs, plutôt maltraitante, incestueuse quand elle n'est pas sanguinaire voire infernale. Mais pour qui se laisse prendre par la main de C. Athanassiou, le voyage se transforme, se métamorphose : on se retrouve voguant sur un océan émotionnel, bien contenu cependant dans le filet serré et pourtant ouvert de sa théorisation. Les actes des dieux, ces êtres stupéfiants, sont repérés de proche en proche, de spasmes en crises, des dieux aux mortels, en cercles concentriques. Une sorte de magma évolue, comme progresse un embryon ou comme l'ouverture des pétales d'une rose : c'est qu'au passage, le massacre atteint les sommets du grandiose, grandiose comme création, celle de notre psychisme. Après une interrogation sur le bien fondé d'un dialogue avec le mythe qu'elle différencie de celui qui s'échange avec l'auteur d'une oeuvre, C. Athanassiou nous fait part de ses réflexions dans une première partie sur les Héritiers de Cadmos et dans une deuxième sur les Bacchantes d'Euripide. Un mythe et une pièce de théâtre. La généalogie de Cadmos part de Zeus pour aboutir à OEdipe en passant par Dionysos. Représentants de nos pulsions, ces dieux agissent et nous sidèrent. Les déesses ; Ino, Agavé, tuent leurs enfants dans un délire de sang, les rois massacrent et tyrannisent. Mais si chacun représente une part pulsionnelle ou défensive, voilà que s'organise sous nos yeux notre propre évolution psychique, autrement dit toute l'évolution précédant l'apparition d'OEdipe. Dans cette généalogie certains enfants sont nés de façon magique. Plantés en terre, ils sont venus au monde par les mains. Le père a été écarté de l'acte créateur, règne encore la symbiose maternelle. Le déroulement de l'évolution passe par la séparation de la mère, depuis le premier deuil à accomplir jusqu'à ce que s'instaure le processus de symbolisation. Bizarrement c'est Dionysos, le dieu des orgies, qui détient les capacités de représentation et permet l'apparition des fantasmes. C. Athanassiou nous le démontre, rigoureusement, point par point. Les femmes qui se livrent aux Bacchanales se représentent mentalement les relations sexuelles mais elles ne les commettent pas. L'auteur suit la déhiscence d'une relation adhésive progressant et aboutissant à une relation d'objet, grâce à la coupure où le rythme prend sens: la perte et l'apparition de nouveau de ce qu'elle appelle la concrétude, comme passage obligé. Le rythme, la musique, caractérisant le dieu, sont inscrits dans la maîtrise pulsionnelle, dans le chemin de l'évitement de la folie. Dionysos avec sa flûte a un point commun avec Apollon et sa cithare. Euripide reprend la généalogie des Cadmos dans la pièce Les Bacchantes Dionysos revient à Thèbes, lieu de sa naissance. II est comme Penthée petit fils de Cadmos, mais Dionysos est fils de Zeus et de Sémélé, la foudroyée de Zeus, tandis que Penthée a un spartoï comme père issu d'une dent plantée en terre et sa mère est Agavé, la mauvaise Bacchante qui le tuera de ses mains. Penthée représente un Moi infantile omnipotent et Dionysos un Moi idéalisé. Dans la pièce, les protagonistes s'affrontent. La lutte se termine par la mort de Penthée tué par sa propre mère Agavé qui ne l'a pas reconnu parce que déguisé en femme. Le sens de cette pièce demeura longtemps obscure. C. Athanassiou lève le voile en montrant qu'il s'agit d'une étape de l'évolution humaine. Penthée, rentrant de voyage ne trouve pas les femmes à la maison : elles sont dans les montagnes ou elles dansent pour honorer le dieu Dionysos. Penthée représente alors un enfant ne supportant pas l'absence de sa mère prenant son plaisir sans lui. Il organise une battue pour capturer les femmes. Agavé sa mère s'est mêlée aux ménades. Le désir concernant l'objet oedipien se manifeste ici, sauvagement, sans déplacement. Mais les Bacchantes se livrent à leurs pulsions orales sur les hommes venus les capturer. Pour finir, il y aura déplacement car elles s'abattront sur des animaux : vaches et taureaux. Mais le désir de Penthée concerne aussi un autre interdit qui est de voir la jouissance maternelle. C'est pourquoi il apparaît déguisé en femme à la fin de la pièce. Face à la scène primitive, il n'a pas le recul suffisant. Inceste veut dire : non séparé, en grec. Il reste collé à sa mère en se déguisant en guise de pseudo identification. Une mèche folle sort de son bandeau montrant ainsi qu'il ne peut éviter la folie de qui ne peut se permettre toute représentation. II veut voir mais il reste sous l'emprise des pulsions sauvages En boomerang, l'attaque lui est renvoyée en aveugle sur la tête qui ne sait pas faire les liens. En effet, il n'entend rien aux suggestions de Dionysos qui le mènerait sur le chemin de la spiritualité. En résumant, j'ai le sentiment d'avoir trahi bien des choses. Pour l'auteur, l'apport de la pensée psychanalytique issu du matériel clinique aide à la compréhension de la pensée mythique. Elle espère que ce livre contribue à mieux saisir l'unité du vivant à travers le temps et l'espace. Elle souhaite étudier bientôt le mythe d' OEdipe porté par Sophocle au coeur des processus de symbolisation. Elisabeth Hadjiisky |
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10001735 | ATH | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Ouvrages A-Z | Disponible au prêt |
10001734 | ATH | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Consultation sur place |