Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Scènes originaires |
Auteurs : | / Gérard LE GOUÈS , dir. / Roger PERRON , dir. |
Editeur : | Paris : Presses Universitaires de France, 1996 |
Importance : | 158 p. |
Collection : | Monographies de psychanalyse de la revue française de psychanalyse |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-13-047532-3 |
Format : | 158 p. / 24 cm |
Note générale : |
Analyse in :
LECTURES, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1998, n°19, par A. Laquerrière |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Scène primitive |
Résumé : |
-- Analyse :
Analyse par A. Laquerrière parue dans LECTURES, 1998, n°19 : Scènes Originaires va être l'occasion de parcourir la découverte freudienne à partir des recherches sur l'étiologie de l'hystérie, découverte qui devait conduire de la thèse sexuelle, traumatique, d'une scène vue et/ou entendue, à une conception du développement et de la structuration psychique sur les fantasmes originaires, séduction, castration, scène primitive. Le travail des auteurs rassemblés ici se centre sur la scène originaire, sa genèse et sa fonction dans la Psyché. Roger Perron parcourt l'oeuvre freudienne sur quelque quarante années en s'attachant à montrer l'évolution de ce fantasme, présent bien que non encore énoncé ainsi dès les années 1895-1900, dans les perceptions de l'enfant des rapports sexuels entre adultes et des séductions exercées à son encontre. Ce peut être une invitation à retourner aux écrits de Freud... Le texte de Marie Bonaparte, publié en anglais en 1945, retrace les éléments d'une analyse qui n'est autre que celle de l'auteur avec Freud. Très émouvant par sa vérité historique et l'intense activité de pensée développée par la petite fille, il montre l'enchevêtrement d'événements réels et de l'activité imaginaire qu'ils alimentent, révélant en particulier les traces de deux couples dans la vie de l'enfant qui inscrivent deux complexes d'OEdipe successifs. Gérard Le Gouès fonde son développement selon trois perspectives : génétique, structurale et processuelle. La scène fantasmée est organisée pour donner forme et sens à des choses vues ou entendues, soit donc des événements passés, et pour lier l'affect aux perceptions. Le fantasme de scène primitive sert d'organisateur au complexe d'OEdipe dans lequel le sujet est représenté en tiers voyeur, perturbateur ou rival par identification aux personnages mis en scène, ce qui va structurer les relations à venir, hétéro et homosexuelle. Les associations dans la cure révéleront les mises en scène imaginaires. Pour G. Le Gouès, "le fantasme n'advient que par l'interprétation de l'analyste", intégrant des éléments historiques à ce qui se représente et s'ordonne en séance. Claude Le Guen libère la scène originaire de tous les amalgames qui en falsifient son destin : l'hominisation par une loi commune, sorte de contrainte, de modèle, fatum, Anankè ou volonté des dieux, ce qui affirme tant l'ancrage dans le biologique que la dépendance sociale. La scène originaire postule le refoulement originaire : sur l'originaire, s'organisent les fantasmes, les événements et l'histoire. C. Le Guen infère un OEdipe originaire constitué par l'apparition de l'étranger qui fait prendre conscience de l'absence, et donc de son existence. Tout le fonctionnement psychique se fonde sur un mode ternaire et conflictuel : l'essence du moment originaire est cette conflictualité dialectique et traumatisante, soit "la mise en jeu de trois termes dont deux sont en détermination réciproque pour signifier le premier", ce qui postule toutes les structures et fonctionnements psychiques à venir. L'originaire est "l'acte fondateur", permanence qui transcende les fantasmes, la symbolisation, l'identification... L' Urszene ou scène originaire est pensée par Jean Guillaumin en analogie au théâtre, par son pouvoir métaphorique de mise en images, en représentation. La disposition scénique plaçant pour un temps déterminé dans un espace clos acteurs et spectateurs, unit les partenaires tout en maintenant un écart, assignant chacun à une fonction complémentaire de l'autre, nécessaire à la représentation. L'expérience scénique "à deux" se retrouve dans l'expérience analytique. Et il faut l'art de J. Guillaumin pour passer du théâtre à la clinique et nous donner à éprouver ce que peut être le surgissement de la scène primitive, constitutive du moi et pourtant tenue séparée, écartée et se manifestant dans l'actuel comme réalité sensible condensant toutes potentialités imaginaires et identitaires, "drame virtuel rendu par le transfert réel et actuel en son absence même, redivivum ". La force de conviction, la croyance en la vérité de cette scène témoignent de "son intense rapport au Moi qui en est le sujet, le spectateur et l'acteur à la fois". L'expérience de scène primitive opposée à celle du déni, conduit à l'éclatement de celui-ci ou encore à la levée d'un clivage qui déstabilise et oblige à une réorganisation. Suit un développement sur l'association de deux appareils psychiques en interaction coproduisant le clivage, ou s'alliant pour la rencontre avec un ailleurs. B. Penot questionne le devenir du fantasme de scène originaire lors de carence de symbolisation, soit de déni de réalité, et pour cela explore les histoires de revenants de la littérature: L'Homme au sable (E.T. A. Hoffman) ; Hamlet (Shakespeare) ; Les revenants (H. Ibsen). Le phénomène de la revenance servirait à combler les lacunes dans la symbolisation et aurait une disposition topique transgénérationnelle. La revenance comme symptôme est une forme de restitution pensable d'un impensable, néanmoins indice d'une figurabilité d'une scène préformée ailleurs, entravant la constitution du roman familial. Sylvie Faure-Pragier entreprend un travail délicat sur les conséquences des procréations médicalement assistées. Les principes éthiques s'opposent à des études longitudinales sur le devenir de ces enfants. Certains auteurs, s'appuyant sur la psychanalyse, imaginent le scénario catastrophe : le pouvoir médical peut devenir une puissance perverse, acteur d'une véritable transgression du mystère de la conception de l'enfant ; la technoscience de l'insémination peut oublier la souffrance de la femme stérile ; l'enfant à naître aurait l'inconscient vide. Ainsi est annoncée "la destruction possible de notre civilisation par nos propres excès". On imagine mal la réalité de l'acte médical se substituer à l'activité fantasmatique des parents et de l'enfant à venir. Il faudra attendre de recueillir du matériel dans l'après-coup par la clinique psychanalytique pour connaître l'organisation fantasmatique liée aux procréations médicalement assistées. Marie-Alice du Pasquier termine l'ouvrage par l'exposé d'un travail thérapeutique avec une jeune fille de 14 ans, née par insémination par donneur anonyme, chose maintenue secrète par les parents. Annie Laquerrière |
Note de contenu : | Bibliographie |
Contenu détaillé (dépouillement) : |
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Exemplaires (8)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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10003213 | MON-SCE | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Monos et Débats | Disponible au prêt |
10014669 | MON-SCE | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Monos et Débats | Disponible au prêt |
10003212 | MON-SCE | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Monos et Débats | Consultation sur place |
10016848 | MON-SCE | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Monos et Débats | Consultation sur place |
50002295 | MON-SCE | Ouvrage | Lyon | Bib. GLPRA | Disponible au prêt |
50002290 | MON-SCE | Ouvrage | Lyon | Bib. GLPRA | Consultation sur place |
06001463 | LEG | Ouvrage | St-Etienne BFP | Bib. Francis Pasche | Disponible au prêt |
08001238 | AMR/04 | Ouvrage | Toulouse | Bib. Toulouse | Disponible au prêt |