Material Type: | printed text |
Title: | Créer, détruire |
Authors: | / Didier ANZIEU |
Publisher: | Paris : Dunod, 1996 |
Pagination: | 280 p. |
Series: | Psychismes |
ISBN (or other code): | 978-2-10-003011-8 |
Size: | 280 p. / 21 cm |
General note: | Analyse in LECTURES, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1997, n°17, par M. Fabre. |
Languages: | French |
Keywords : | Créativité ; Destructivité ; Moi-peau ; BECKETT, Samuel ; BION, Wilfred Ruprecht ; Auto-analyse ; FREUD, Sigmund. - Analyse avec fin et analyse sans fin |
Abstract: |
-- Analyse : Analyse par M. Fabre parue dans LECTURES, 1997, n°17 : Dans ce recueil d'articles de 1971 à 1995, D. Anzieu estime le moment venu d'un bilan sur le travail psychique créateur. Déjà dans Le Corps de l'oeuvre (1981), il s'appuyait sur l' oeuvre de Beckett (au travers d'articles antérieurs à la publication de Beckett et le psychanalyste). D. Anzieu regroupe et articule ses idées forces bien connues. À la base de son travail créateur, une tension entre le pulsionnel et les représentations est déplacée et déchargée en un lieu intermédiaire entre réalité matérielle et réalité psychique, qui permet d'inventer des représentations de choses pour une partie de soi qui en a été privée. Toute création implique "une régression à une zone de soi-même où des représentants de mots n'ont pas trouvé à se lier à des représentants de choses inconscientes et latentes : le travail de création leur apporte la symbolisation. L'oeuvre ne vient pas à la place d'un vide mais à la place de l'inemployé héritant ainsi du statut de l'objet transitionnel." Ainsi D. Anzieu s'oppose à Freud pour qui la création littéraire équivaudrait à un refuge dans la rêverie éveillée, évitant l'engagement. Pour lui, créer implique de risquer "que ce que l'on a produit, ce soit de la crotte. Celui qui s'engage et qui refuse de constater qu'il a transformé l'urine en eau de rose reste dans un état de rêvasserie au lieu de s'arracher les tripes pour faire de lui quelque chose sinon quelqu'un." Évidemment le prix à payer peut être très lourd : omnipotence narcissique orale pour celui qui est censé apprécier l'oeuvre et désir d'omnipotence narcissique anale pour celui qui conçoit en s'expulsant de lui-même. L'oeuvre littéraire de J. Gracq met en relief le scénario de la position dépressive de tout créateur. Le lecteur passe alternativement par l'abattement et l'euphorie. C'est le dédoublement des personnages qui nous avertit qu'une autre possibilité existe grâce à la réunification des affect contraires, c'est-à-dire l'ambivalence au détriment de l'ambiguïté. Pour D. Anzieu, le travail créateur est une médaille dont les facettes négatives et créatrices sont indissociables. Il va en illustrer l'aspect destructeur à travers le transfert paradoxal, la réaction thérapeutique négative et l'attachement au négatif : la dépression de Beckett est née d'un décalage entre l'investissement libidinal qu'il vouait à sa mère et le désinvestissement narcissique de celle-ci vis-à-vis de lui, son analyse avec Bion se termina sur un transfert négatif et une réaction thérapeutique négative. Dès lors, Beckett écrit pour lutter contre sa dépression. Échappant au monologue et à la confession, il se prend pour le sujet de son oeuvre, une partie de lui parle à une autre qui se met à l'écoute de la précédente. L'écriture de Beckett évoque des séances d'analyse. Dans son roman Mercier et Camier, il se débarrasse de son analyste pour se consacrer à son couvre à venir. Son transfert négatif non liquidé fut le ferment d'une auto-analyse créatrice. Par ailleurs, il existe un parallèle étonnant entre ses avancées littéraires et celles, théoriques, de Bion, en quelque sorte une création symétrique. Ce livre constitue un assemblage à plusieurs niveaux dont le ciment commun est la transitionnalité ou l'intermédiaire de l'indissociable. En premier, le contexte du livre : le bilan de la vie intellectuelle de D. Anzieu, puzzle de ses grands thèmes réunis autour d'articles "transitionnels", regard sur les signifiants inauguraux de son enfance (les 3 vélos de la famille, les trois B. de Bion, Beckett et Bacon, jusqu'à la peau, passage entre deux univers). Puis le modèle freudien : la culture polymorphe de Freud, autre lieu d'échange qui lui permit de créer la psychanalyse. Parti de l'auto-analyse de ses rêves, il renonce aux mirages pour accéder à la pensée ; ensuite, la forme du livre, dans ce glissement de l'objet ni trouvé ni créé mais issu de la rencontre en un lieu intermédiaire entre réalité matérielle et réalité psychique ; enfin, et c'est le fond du livre, l'histoire dans l'histoire : J. Gracq dans son oeuvre, sous le regard et la plume de D. Anzieu, c'est Beckett analysé par Bion ; c'est Beckett et Bion séparés ; c'est l'oeuvre de l'un qui avance au rythme de l'autre, sans que l'autre rencontre l'un, sauf dans des aires intermédiaires et transitionnelles de fertilité. Martine Fabre |
Contents note: | Bibliographie, Index |
Content : |
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: |
Copies (7)
Barcode | Call number | Media type | Location | Section | Status |
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10001514 | ANZIEU | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Grand Corpus | Available |
10008260 | ANZIEU | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Grand Corpus | Available |
10001513 | ANZIEU | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Grand Corpus | Not for loan |
07000171 | ANZ | Ouvrage | CPRS Genève | Bib. CPRS | Available |
50000068 | ANZ/1084 | Ouvrage | Lyon | Bib. GLPRA | Available |
06000977 | ANZ | Ouvrage | St-Etienne BFP | Bib. Francis Pasche | Available |
06001340 | ANZ | Ouvrage | St-Etienne BFP | Bib. Francis Pasche | Available |