Type de document : | texte imprimé |
Titre : | L'enfant illégitime : sources talmudiques de la psychanalyse : (suivi de) Lacan et le judaïsme |
Nouvelle publication de : | |
Auteurs : | / Gérard HADDAD |
Mention d'édition : | 3e édition augmentée |
Editeur : | Paris : Desclée de Brouwer, 1996 |
Importance : | 364 p. |
Collection : | Midrash |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-220-03788-2 |
Format : | 364 p. / 21 cm |
165 FF | |
Note générale : |
1ère édition Hachette, 1981
3e édition augmentée de "Lacan et le judaïsme" Analyse in Lectures, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1997, n° 15, par D. Bourdin |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Judaïsme ; LACAN, Jacques ; Psychanalyse et religion ; Talmud ; Livre ; Oralité ; Folie |
Résumé : |
Quatrième de couverture " Le mode de pensée talmudique ne peut tout de même pas nous avoir subitement quittés ", écrivait Karl Abraham à Freud. La Psychanalyse doit-elle quelque chose au judaïsme ? Si oui, quelle est l'importance de cette dette ? Gérard Haddad fut le premier psychanalyste, il y a vingt ans, à poser cette question et à en chercher la réponse précise non dans l'ésotérisme de la Kabbale mais dans les oeuvres maîtresses du judaïsme, Talmud et Midrash. Il a isolé dans les textes antiques des formules qui annoncent, parfois avec une étonnante précision, les théories freudiennes de l'interprétation du rêve, du mot d'esprit, de l'association libre, de la sexualité infantile... Dans cette nouvelle édition d'un ouvrage devenu classique depuis sa première parution et traduit en plusieurs langues, Gérard Haddad interroge, dans une seconde partie, les rapports entre le judaïsme et la pensée de celui qui le forma comme psychanalyste, Jacques Lacan. La question intéresse aussi bien le psychanalyste et son histoire que le dialogue judéo-chrétien en ce siècle. Analyse par D. Bourdin parue dans LECTURES, 1997, n° 15 : L'enfant illégitime, paru en 1981, est réédité. C'est le texte passionné d'un homme venu à la psychanalyse par Lacan et qui y a retrouvé avec enthousiasme sa tradition religieuse juive, plus précisément sous sa forme talmudique, avec le sentiment d'avoir été encouragé dans cette recherche par le maître, au cours de son analyse. Cette dimension transférentielle est à souligner : elle soutient incontestablement les efforts de formulation qui donnent à sentir au non juif la force d'une tradition, la profondeur de sa transmission, la fécondité d'un héritage religieux, enfin la puissance de pensée d'un mode spécifique de rapport aux textes. Elle est peut-être en même temps ce qui tend à vouloir ramener l'une à l'autre les deux passions de l'auteur, en faisant de la psychanalyse l'héritière inavouée et insue de la seule tradition judaïque, ce qui est discutable, mais explique le titre du livre. On peut se reporter sur ce point à la richesse et à la diversité des contributions du colloque de Cerisy, Freud. Judéité, Lumières et romantisme (sous la direction d'H. et M. Vermorel et d'A. Clancier, Delachaux et Niestié, 1995). Cette réédition de L'enfant illégitime comporte une brève préface biographique qui est en même temps une relecture de la progression interne de l'oeuvre de G. Haddad, et une réflexion sur la place de la question religieuse dans la quête de vérité d'une subjectivité. Une soixantaine de pages, qui reprennent les interventions de l'auteur aux rencontres de Cordoue, portent sur les relations de Lacan avec le judaïsme (marquées par l'influence du livre d'Elie Benamozegh, Israël et l'Humanité, publié grâce à Aimé Pallière), et complètent l'ouvrage. L'introduction formule le dessein de cerner la part juive que comporte la psychanalyse, même si Freud voulut, selon G. Haddad, laisser ce rapport dans l'ombre. Lacan est invoqué à l'origine de ce projet, en référence à la thématique du désir du psychanalyste, qui renvoie nécessairement au désir du fondateur. Le rêve de l'injection faite à Irma est donc subtilement, mais de façon bien hasardeuse, réinterprété comme portant la marque du Nom-du-Père, à partir du dessin de la lettre hébraïque shin et de l'arborescence de la formule chimique. On suit mieux l'auteur quand il nous entraîne à la découverte du Talmud, à partir du sens du Hourban, (ou 9 ab) date symbolique des deux destructions du Temple de Jérusalem : le judaïsme s'élabore sur la perte de l'objet. La première partie offre ainsi au lecteur une initiation historique au Midrash et à la Halakha ainsi qu'un éloge de l'École pharisienne ; il est notamment souligné que le judaïsme fait de l'étude la valeur morale et religieuse suprême et c'est avec bonheur qu'est évoquée sa technique du commentaire à partir de la lettre du texte, indéfiniment interrogée. G. Haddad souligne l'intérêt d'un art de la discussion qui choisit de valoriser le dérisoire, et de s'interrompre sans trancher entre les positions opposées. Puis il rassemble les indications du Talmud qui ont affaire avec un diagnostic psychiatrique, en souligne la pertinence et étudie la législation talmudique à propos du fou, ou choteh.Cette relecture d'une tradition religieuse à la lumière du savoir psychiatrique moderne et des interrogations psychanalytiques est parfois déroutante, mais retient l'intérêt. Il faut être plus sévère pour la troisième partie de l'ouvrage, qui veut croiser les concepts psychanalytiques avec l'héritage talmudique, mais se satisfait trop aisément du rapprochement d'anecdotes sur le rêve, le transfert, la femme ou le couple. Même s'il ne faut pas bouder notre plaisir et notre curiosité à la lecture de ces évocations, elles ne peuvent avoir fonction d'étude théorique. Il est vrai que la tâche était ardue, mais on ne peut aller jusqu'à dire que l'Inconscient au sens freudien ait été pressenti par les Talmudistes - malgré ce que l'auteur relève comme des fulgurances lacaniennes sur "L'Inconscient comme Savoir de Dieu" dans le judaïsme, et malgré ce que G. Haddad considère comme la mise en évidence par le monothéisme juif de la fonction du Père.Le rapprochement entre le style freudien et l'écriture talmudique n'est pas sans intérêt, mais la judéité de Freud n'en est pas véritablement éclairée, pas plus que la part qui revient au judaïsme dans la naissance et l'élaboration de la psychanalyse. Il est intéressant sur ce point de confronter l'ouvrage avec celui de Yosef Yerushalmi consacré au Moïse (Le Moise de Freud. Judaïsme terminable et interminable, Gallimard, 1993) beaucoup plus précis et convaincant sur la formation juive de Freud, et l'interrogation sur la tradition et sa transmission qui sous-tend l'élaboration du Moïse. Affirmer comme le fait Gérard Haddad que Freud "aurait dû" suivre le plus court chemin, celui d'une relecture critique et subversive des textes hébraïques fondateurs, plus qu'un travail critique, révèle un étrange rapport au statut théorique de la psychanalyse. L'absence d'index est regrettable. Contestable sur bien des points, ce livre est pourtant extrêmement stimulant, peut-être d'abord parce qu'il se risque hors de sentiers balisés d'avance et parce que l'auteur s'y livre et s'y engage avec force. Mais aussi à cause de la richesse d'humanité et de pensée de la tradition qui nous est ainsi donnée à repenser. |
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