Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Psychanalyse et sexualité : questions aux sciences humaines |
Auteurs : | / Jean COURNUT , dir. |
Editeur : | Paris : Dunod, 1996 |
Importance : | 162 p. |
Collection : | Inconscient et culture |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-10-002899-3 |
Format : | 162 p. / 22 cm |
Note générale : | Analyse in Lectures, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1997, n° 16, par Annie Laquerrière |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Sexualité ; Psychanalyse et sciences humaines |
Résumé : |
Analyse par Annie Laquerrière parue dans Lectures, 1997, n° 16 : Psychanalystes, anthropologues, sociologues, philosophes, se sont réunis pour élucider la nature du rapport des sciences humaines à la sexualité. La psychanalyse a posé sa dimension organisatrice dans le fonctionnement psychique depuis les premières constatations cliniques sur l'hystérie, dans la formation du symptôme névrotique et dans la théorie des pulsions. P. Denis rappelle, dans l'introduction, le changement de statuts de la sexualité depuis la découverte freudienne. La psychosexualité, en établissant la valeur universelle de la psychanalyse, devient une question qui concerne les sciences humaines. J. Cournut expose les esquives, les banalisations, les systèmes de croyances, voire la symbolique, qui aboutissent à refuser la sexualité comme fondement de la spécificité humaine, rejoignant ainsi le refoulement antérieur. En quelques pages, il dresse une perspective du corpus théorique de la psychanalyse, rappelant l'inconscient dans les processus psychiques, la sexualité infantile, la théorie des pulsions (de la première à la deuxième topique). M. Godelier, anthropologue, interroge le lien des systèmes sociaux et de la sexualité. Si Freud fonde le lien social sur un meurtre, le contrat social limite la violence et, par là, instaure un sacrifice nécessaire dans l'ordre de la sexualité ; ce sacrifice est une nécessité qui fait loi. La contradiction entre sexualité et société est ce qui fonde l'être. Les mythes mettent en forme l'ordre du monde par la mise en scène des personnages emblématiques traduisant les normes, les idéaux, le culturel. L. Kahn, dans un article riche en références littéraires, poétiques, philosophiques, questionne l'individuel et l'universel où la culture traite toujours de la même chose : la sexualité. La prohibition de l'inceste sert de fil conducteur à son développement en ce qu'il constitue le "saut culturel", de la nature à la culture. Citons quelques phrases particulièrement pertinentes : - l'armature du sens "demeure à tout jamais inconsciente tandis que le sens peut parvenir à la conscience", reprenant la pensée de Lévi-Strauss ; - ou encore : "l'objet n'a pas d'autre nom que celui de sa perte". Elle nous livre une réflexion sur la place réservée aux femmes, tantôt magnifiées dans leur différence, tantôt honnies, méprisées, tenues en laisse ; la transformation sociale passera par l'émancipation des femmes et non par une libération de la sexualité. Le renoncement à la satisfaction est à la charge de la société, mythes et religions le reprenant à leur manière. E. Enriquez, sociologue, souligne la défiance envers les passions, ce qui conduit les groupes sociaux à organiser le contrôle du destin humain : ainsi, la société devient viable, moyennant la névrose et le mal. P. Poraux, philosophe, explore la pensée philosophique quand elle veut ne rien avoir à faire avec la sexualité. L'évitement du sexuel aboutit dans "l'exemple qui ne fait penser à rien" à une loi de non-associativité, à du "formel qui, dans la forme, a neutralisé l'éros". M. Gagnebin, psychanalyste, interroge l'activité du critique d'art qui allierait un évitement du sexuel et une prescience d'une sexualité fondatrice. Il y aurait une mise en jeu des éléments d'une scène primitive, de composantes érotique, sadique, fétichiste, ainsi que l'exercice d'une pulsion d'emprise, la critique étant ainsi de nature perverse. Pour dépasser les modèles phénoménologique et structuraliste, l'art peut être appréhendé comme objet de communication transnarcissique, mettant en jeu les forces pulsionnelles et la "puissance disruptive de l'inconscient". J. Cournut étudie l'emprise et la perversion dans le discours publicitaire, électoral et prosélyte. La perversion est une relation d'objet partiel; l'emprise concerne la possession totale de l'objet. Je ne pourrai dans ces quelques lignes parcourir la décondensation entreprise par l'auteur des procédés mis en oeuvre pour convaincre, les moyens utilisés par l'émetteur, les conséquences pour le récepteur des messages. Les éléments universels du fonctionnement psychique tels qu'identification, projection, déni, retournement de la pulsion, sont utilisés ; le rapport à l'autre repose sur le modèle de l'hypnose, de la suggestion, de la séduction. Le sujet est déchu de son statut, "l'image est la réalité", l'altérité est réduite à une ressemblance, l'intimité est violée : "servitude volontaire", dirait La Boétie. Terminons avec G. Diatkine, en soulignant que la psychanalyse dérange par sa théorie des pulsions, pulsions qui sont "des phénomènes psychiques concomitants de processus biologiques" (Freud), que certains analystes mêmes rejettent |
Note de contenu : | Bibliographie, index |
Contenu détaillé (dépouillement) : |
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Exemplaires (2)
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10008019 | COU | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Ouvrages A-Z | Disponible au prêt |
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