Type de document : | texte imprimé |
Titre : | L'Objet : (ou) l'objet, l'absence et l'ombre : essai psychanalytique |
Auteurs : | / Jean GUILLAUMIN |
Editeur : | Bordeaux : L'Esprit du Temps, 1996 |
Importance : | 286 p. |
Collection : | Perspectives psychanalytiques |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-908206-63-0 |
Format : | 286 p. / 21 cm |
Note générale : | Analyse in Lectures, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1996, n° 13, par D. Bourdin |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Objet ; Douleur ; Fantasme originaire ; Fin d'analyse ; FREUD, Sigmund ; Identification primaire ; Incomplétude ; Irreprésentable ; Moi ; Négatif ; Originaire ; Perte ; Phylogénétique ; Technique psychanalytique ; Transgénérationnel |
Résumé : |
Analyse in Lectures, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1996, n° 13, par D. Bourdin :
Pour Jean Guillaumin (membre titulaire de la SPP et professeur émérite de Psychologie clinique à L'université de Lyon II), l'objet renvoie à une expérience d'incomplétude et ne peut être réduit en psychanalyse à sa réalité externe. Or, la psychanalyse s'interroge de plus en plus sur ses propres fondements, sur la manière spécifique, liée à sa méthode même, qu'elle a de viser la réalité ; ce qui est aujourd'hui interrogé, c'est moins la "relation d'objet" comme telle, que le ressort même de cette relation. L'ouvrage rassemble des études sur l'objet, ou plutôt sur le "mal d'objet", nouvelles ou remaniées, qui proposent, en l'étayant sur la clinique de la cure, une fine et cohérente métapsychologie de l'objet. L'objet comme tel ne saurait entièrement satisfaire aux appuis immédiats et actuels offerts par la représentation consciente et inconsciente qu'on en a. L'objet est donc toujours à quelque degré en quête ou encore en manque, malgré toute capture, annulation ou fétichisation possibles. Il est appréhendé à partir de sa zone d'ombre, zone de recouvrement entre représentation interne du sujet et représentation interne de l'objet, qui n'est pas réductible : dérobé, inaccessible en quelque chose, c'est pour autant qu'il le demeure que l'objet existe psychiquement, et produit des conduites d'objet. Partir de l'expérience de la perte, pour inférer l'objet qu'elle énonce négativement, par absence, est la seule voie qui s'offre à nous pour ne pas écraser sur ses ersatz l'originalité de l'objet référentiel, dans sa concrétude mais aussi son infinitude. La première partie de l'ouvrage s'interroge ainsi sur l'expérience d'objet, et reprend dans son deuxième chapitre le rapport présenté en 1988 au 48e Congrès des psychanalystes de langues romanes sur L'objet de la perte dans la pensée freudienne (formulation qui souligne la dimension négative de l'appréhension de l'objet), en une lecture systématique et rigoureuse. Freud construit sa pensée de la perte du sein même d'une expérience de perte, et celle-ci s'élabore progressivement à l'aide de modèles conceptuels graduellement affinés. La réflexion prend appui sur l'étude de trois termes freudiens, der Verlust, la perte, das Objekt, l'objet, der Schmerz, la douleur. Selon Jean Guillaumin, la pensée freudienne manifeste un intérêt sélectif pour la perte, avant 1895, contre-partie de son intérêt simultané pour les fantasmes pervers et pour la conversion. Dès 1895, il organise cette réflexion à partir de l'expérience énigmatique de la douleur et de l'intuition d'un irréductible dépassement de la réclamation concernant l'objet absent par rapport aux objets référentiels dont il se donne la représentation. C'est cette intuition qui est élaborée par paliers, en 1905 avec les Trois essais puis, en 1915, à partir de Deuil et mélancolie, enfin autour de 1923. Cette mise au point progressive passe par des tentatives théoriques intermédiaires, notamment centrées sur le narcissisme et sur le masochisme. La solution finalement retenue s'organise autour du destin de l'après-coup dans la conception freudienne du phylogénétique, ainsi que dans les notions d'identification primaire et de «père de la préhistoire personnelle». Ces recherches proposent une conception remarquable de l'originaire, pas toujours bien comprise, et reprise aujourd'hui par les recherches sur les identifications inter ou transgénérationnelles, ainsi que sur la transmission "par le négatif". Un chapitre sur la topique du deuil et les différents lieux (utopiques, ectopiques, atopiques, paratopiques) de l'objet perdu dans les deuils bloqués ou difficiles vient montrer la fécondité clinique de cette relecture fondatrice des textes freudiens. Délibérément clinique, mais non moins théorique pour autant, la seconde partie s'intéresse au travail d'objet en psychanalyse, méditation dont le paradigme principal est la réflexion sur la fin de la cure, la réaction thérapeutique négative et la séparation en fin d'analyse. Outre les considérations techniques liées au cadre analytique, à sa négativité essentielle et à sa part de non-dit, on notera la réflexion sur l'oscillation interne à l'attention flottante, la pensée du recouvrement narcissique entre dehors et dedans, la compréhension du phylogénétique comme impensé primordial prenant partiellement figure dans les fantasmes originaires organisateurs, fondamentalement insoutenables, enfin la réflexion sur les différents aspects de l'irreprésentable, y compris dans sa dimension transgénérationnelle et générique. Mais la proposition essentielle est celle d'une compréhension de la structure du Moi comme noyau vide et champ de forces, «attracteur étrange» qui se vit comme vide et inconsistant lorsqu'il est écrasé par l' envahissement de l'objet ou aspiré par l'extérieur - ce qui n'est pas sans incidence clinique, d'autant que tout l'ouvrage est extrêmement attentif aux positions contre-transférentielles de l'analyste. La nécessité fondatrice de l'irreprésentable est ainsi reconnue dans sa source et dans ses exigences, notamment celle du renoncement au contrôle totalitaire du sens. Cette synthèse dense de la pensée de Jean Guillaumin propose au lecteur à la fois un état de la question sur l'objet en psychanalyse, du moins quand il est conçu comme incomplétude fondamentale, un outil de travail des textes freudiens et de la technique de la cure, enfin une pensée originale et mûrie dont la formation heureuse est à la fois un plaisir et une incitation à penser - au risque d'une séduction qui tend à paralyser les objections et les réactions critiques |
Note de contenu : | Bibliographie, index |
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