Material Type: | printed text |
Title: | L'image sur le divan : comment l'image vient au psychanalyste |
Authors: | / François DUPARC , Author |
Publisher: | Paris : L'Harmattan, 1995 |
Pagination: | 303 p. |
Series: | Psychanalyse et civilisations |
ISBN (or other code): | 978-2-7384-3635-1 |
Size: | 303 p. / 21 cm |
130 FF | |
General note: | Analyse in Lectures, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1996, n° 14, par Léa Raizes |
Languages: | French |
Keywords : | Image ; Psychanalyse ; Psychanalyste ; Médias ; Publicité ; Mythe ; Idéologie ; Métapsychologie ; Regard |
Abstract: |
Quatrième de couverture L'image étudiée dans ce livre est à double face : à la fois l'image que la société se fait de la psychanalyse, et les images que l'analyste reçoit de la société : images médiatiques, publicités, mythes et idéologies. L'image de la psychanalyse dans les médias, au-delà de l'aspect anecdotique, porte les traces d'un transfert idéologique de la société sur la psychanalyse. " La psychanalyse, pourquoi tout le monde y vient ? " se demandent les médias. De fait, les images caricaturales de l'analyse reflètent les attentes idéologiques de la société contemporaine. Elles peuvent comporter un noyau de vérité, car nombre de psychothérapies modernes et d'orientations discutables de la psychanalyse s'appuient sur des parties de la théorie freudienne, qui, isolées de leur contexte, semblent justifier ces caricatures. Mais la caricature est de toutes façons le mode privilégié de cette pensée par images quest l'idéologie. D'un autre côté, l'image apparaît au psychanalyste comme une forme de pensée aux limites de son champ, défini par la parole et par l'intimité de la rencontre. Mais à travers le monde intermédiaire de l'imaginaire, l'analyse ne peut manquer d'être hantée par les images de la société. Un des lieux privilégiés de la civilisation de l'image est la publicité, qui montre bien l'articulation entre l'imaginaire du langage et celui des images. L'auteur prend appui sur la publicité conçue comme un rêve collectif pour réfléchir sur quelques lieux sensibles : la relation médecin-malade, l'image de la maternité, les mythes de l'informatique. Puis, après un bref aperçu clinique du rôle de l'image dans la pratique de l'analyste, il s'attache à préciser la place de l'image au coeur de la représentation ; comment une pensée par image peut-elle rester vivante et éviter les fixations pathologiques, les " arrêts sur image " ? Analyse par L. Raizes parue dans Lectures, 1996, n° 14 : Comment rendre compte de ce livre riche et intelligent, qui ose toucher à l'interface de la psychanalyse et du social à travers le concept polysémique d'image ? D'abord, je voudrais signaler le plaisir éprouvé à sa lecture, l'intérêt et à l'actualité des questions posées. Pour notre auteur, psychanalyste, membre de la SPP, l'image touche aux questions média-trices entre le sujet et la culture, l'intrapsychique et le transubjectif, le transculturel, mais elle est aussi l'intermédiaire entre le mot et la chose, la parole et l'action, l'affect et le langage, quand celui-ci est bien incarné dans le corps biologique et pulsionnel. Dans ce sens, il s'agit d'un concept limite. Voilà un auteur qui ne se protège plus derrière son divan et son cadre, qui quitte sa retenue silencieuse pour nous parler des murs de la ville, des écrans des réalités virtuelles, des images publicitaires des "reality shows", des "mythes et des idéologies de notre civilisation". En tant qu'analyste il renverse l'objectif classique de la publicité, lieu privilégié de la civilisation de l'image - qui est de pousser à l'agir, à la consommation, plutôt qu'à la réflexion. L'auteur interprète, analyse, négativise, essayant de dégager certaines emprises propres aux dérives de ce qu'il appelle les pseudo-pensées verbales, ces images figées dans les idéologies (ou les "soft-idéologie" séductrices et hypnotiques de la publicité). F. Duparc essaye de démasquer les "pathologies de l'image" qui fixent, tyrannisent et aliènent la pensée. Ces images qui inviteraient à suivre la voie la plus directe entre le rêve et la réalité, favorisant une attitude de comportement addictif, proche de la toxicomanie où de la toute-puissance hallucinatoire. La pensée psychanalytique n'est pas à l'abri du risque d'idéologie rigide, exclusive... et totalitaire. La société, à travers ses médias, exprime un transfert idéologique - parfois caricatural - sur la psychanalyse, ses demandes, ses attentes et ses déceptions, mais le psychanalyste est aussi immergé dans les images médiatiques. Travailler ces images et leur influence ferait partie de toute élaboration théorique et surtout, des efforts permanents, éternellement recommencés, pour analyser le contretransfert de l'analyste, surtout dans sa relation au cadre et aux limites avec le monde extérieur. Vaste travail ! Nous avons beaucoup aimé les réflexions critiques sur la presse écrite, orale et télévisée des dernières années. Elles nous entraînent dans l'histoire du présent et du passé immédiat, accompagnées et dirigées par un regard lucide sur la publicité en tant que rêve collectif, la science, les manipulations génétiques, la rechercher médicale, la "pureté" scientifique de certaines pratiques publicitaires pharmaceutiques, la maternité publicité, le nouveau-né - "votre bébé nous intéresse" - les neurosciences, le rêve, les sciences cognitives, etc. Le dialogue parfois houleux et passionnel entre ces différentes disciplines, ses représentants et la psychanalyse est toujours présent et d'actualité. Ses réflexions pleines de finesse et de perspicacité sur l'évolution des mouvements psychanalytiques et ses institutions correspondent à une vision détachée et ouverte, dans cette fin de millénaire où les ferveurs intégristes et messianiques de toute sorte font des ravages Pour le psychanalyste, l'intérêt pour l'image réside surtout dans la précision de son statut à l'intérieur de l'appareil représentatif. C'est le sujet du chapitre V consacré à la métapsychologie de l'image. L'image visuelle apparaît comme la plus élaborée, la plus proche de la pensée abstraite et verbale. Elle a une valeur contenante, et correspondrait à "la capacité de rêverie de la mère" (Bion) intériorisée par le sujet. Sa valeur économique fondamentale se présente dans la capacité de maîtrise narcissique sur l'objet, garantie contre sa perte et contenant pour l'affect. Mais, c'est la possibilité d'effacement et de négativation qui fait de la pensée par image une vraie pensée, très différente de la pensée fétichisante, qui reste attachée à l'apparence des choses, à la transparence sans perspectives, sans épaisseur, sans zones d'ombre, sans mystère, sans lien pour l'interprétation. Nous avons trouvé le plus grand intérêt aux confrontations entre l'image et les concepts psychanalytiques de fantasme, fantasme originaire, mécanismes de figuration, mythologie, symbole et "formes originaires" de l'image motrice. Les dernières pages de ce livre sont passionnantes. On y trouve la mise en résonance de concepts comme "l'hypothèse de base" (Bion), les "pictogrammes" (P. Aulagnier), l' "équation symbolique" (H. Segal), les "signifiants formels" (D. Anzieu) et autres scènes ou schémas, mis en formes artistiques, proto-pensées, présymboliques, ces catégories et formes (à la manière de Kant ?) de la pensée préverbale qui restent ouverts et dont la nature proche de la pensée visuelle est évidente. À suivre ! Comme est à suivre la notion de forme motrice originaire que l'auteur introduit pour en dégager cinq possibles : 1. l'appropriation ; 2. l'exhibition ; 3. la répétition ; 4. la coupure, le détachement, l'excorporation ; 5. le balancement rythmique oscillatoire. Ces formes originaires seraient les premiers organisateurs de la pulsion et des sortes de proto-fantasmes originaires, images motrices antérieures à la pensée visuelle et aux centrages pulsionnels autour des zones érogènes. Nous attendons avec impatience la suite de ces réflexions et celles que notre auteur semble annoncer lui-même dans ses conclusions : l'art, la peinture, le cinéma, la bande dessinée, etc. et, pourquoi pas, le rythme, la musique. Mais nous serions là dans un autre registre. |
Content : |
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Copies (4)
Barcode | Call number | Media type | Location | Section | Status |
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10011538 | DUP | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Ouvrages A-Z | Available |
10011537 | DUP | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Not for loan |
07000864 | DUP | Ouvrage | CPRS Genève | Bib. CPRS | Available |
06001404 | DUP | Ouvrage | St-Etienne BFP | Bib. Francis Pasche | Available |