Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Vers la parole : Trois enfants autistes en psychanalyse |
Auteurs : | / Marie-Christine LAZNIK PENOT |
Editeur : | Paris : Denoël, 1995 |
Importance : | 316 p. |
Collection : | L'espace analytique |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-207-24445-6 |
Format : | 316 p. / 22 cm |
160 FF | |
Note générale : | Analyse in : Lectures, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1997, n° 15, par P. Wilgowicz ; Carnet Psy, 1997, n° 23, pp. 13-14, par Luiz Eduardo Prado de Oliveira |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Autisme infantile |
Résumé : |
Présentation de l'éditeur : Depuis 1942, date à laquelle Léo Kanner publie une série d'observations originales sur l'autisme infantile précoce, cette maladie continue de défier les approches thérapeutiques. Pourtant, enfermés dans le silence ou répétant des bribes de phrases qu'ils auraient enregistrées comme une bande magnétique, absents dans leur repli ou leur balancement compulsif, en proie à des gestes stéréotypés et comme privés de tout contact avec l'autre, certains de ces enfants sans regard peuvent, grâce à une cure psychanalytique, surmonter une organisation déficitaire, advenir à la parole en tant que sujets, acquérir une autonomie et parfois suivre une scolarité normale. Les trois cas réunis ici par Marie-Christine Laznik sont autant d'histoires singulières, chacune en son genre exemplaire des situations auxquelles s'affrontent médecins, psychanalystes, éducateurs, mais d'abord les parents. Le repli autistique de l'enfant induit à lui seul un découragement chez les parents désorientés. A l'inverse, on verra de quelle extraordinaire intelligence - trace d'une fonction symbolique - fait preuve chacun de ses enfants : l'un jouant, sans le savoir, la dépression d'une mère égarée dans le pays où elle fut contrainte d'immigrer ; une autre indiquant la place qu'elle voudrait retrouver dans le regard de ses parents par le découpage qu'elle effectue dans des chansons et des contes, manière pour elle de suppléer au défaut de langage et de représentations ; celui-là disant son angoisse et l'ébauche de ses fantasmes à travers le seul choix d'images publicitaires. Si Marie-Christine a trouvé ses repères dans la théorie de Lacan, sa démarche clinique se fonde sur la certitude que, contrairement aux idées reçues, le langage de l'enfant autiste n'est pas dépourvu de signification et qu'il faut apprendre patiemment à le déchiffrer pour l'entendre enfin. La clinique de l'autisme, en interrogeant les conditions mêmes de la subjectivation, intéresse également tous les analystes d'adultes Biographie de l'auteur : Marie-Christine Laznik est psychanalyste, membre de l'Association freudienne internationale. Elle a une expérience de plus de vingt ans dans le traitement des enfants autistes et anime des séminaires de formation pour des psychothérapeutes en ce domaine Analyse par P. Wilgowicz parue dans Lectures, 1997, n° 15 : Nous savons, dès son titre, que ce livre nous conduira, à travers trois expériences, à suivre M.-C. Laznik-Penot, psychanalyste de l'Association freudienne internationale, dans son écoute, son travail, son effort pour rendre capable d'échanges et de paroles un enfant "enfermé dans un monde autistique". L'auteur, avec l'aide de traducteurs, s'est faite elle-même la traductrice de langues qui lui étaient étrangères, turque avec Hallil, kabyle avec Moulad ; elle s'est appuyée sur l'utilisation de chansons du terroir, de la littérature enfantine et de mythes chez Élise. Les trois histoires de vie de ces enfants diffèrent : - Hallil, (2 ans au début de son traitement), est le seul enfant né en France ; il avait précocement souffert de terreurs nocturnes et présente des signes d'hypotonie, des crises d'opisthotonos ; le dernier de trois garçons, une sueur aînée morte à l'âge d'un mois ; un père dépressif après la disparition de son propre père resté en Turquie, une mère qui ne se plaint que de la maladie de son fils. - Mourad, (2 ans également), paraît sourd, dans ses replis autistiques avec balancements du corps. II est né en France. Sa mère a laissé en Kabylie un fils d'un premier mariage, son père, une première fille née également d'un autre lit. Un recours en justice est en cours pour la faire venir à Paris. - Louise a été un bébé chiffon. À quatre ans, elle marche en perdant souvent ses chaussures, et parle un peu. Sa mère est d'origine péruvienne, son père descend d'une famille cévenole. Dans ces trois cures, l'analyste, nourrie de théories psychanalytiques, se laisse surprendre par les effets inattendus de sa propre écoute, qui la conduit à une interprétation personnelle : avec Hallil, elle fait un rêve en séance, lors d'un bref épisode d'endormissement, qu'elle attribue à sa propre "prise dans le déterminisme de la chaîne signifiante". Avec Mourad, elle rattache l'étonnement suscité par un scénario répétitif, puis évolutif, qu'il lui demande d'exécuter via une marionnette qui doit mordre ses mains et celles de sa mère réunies - "à la mise en place d'un trauma, c'est-à-dire d'une expérience nécessaire de perte", posant la question du "traumatique dans la fondation du sujet dans l'inconscient". Avec Élise, elle suit deux voies : celle des repères de la relation d'objet, préalablement élaborés lors d'un travail sur les signifiants importants chez le petit Hans, qui lui a permis d'entendre "ces phonèmes apparemment dépourvus de signification ou ces trognons de phrases" propres au langage autistique ; celle des productions infantiles. L'analyste prend aussi en compte les effets ravageurs du dysfonctionnement mental de ces enfants sur celui de leurs parents. Traductrice auprès de Hallil, elle l'est aussi des actes de l'enfant auprès de sa mère, s'inspirant des notions de "truchements" (J. Hassoun) et de la "folie nécessaire de la mère" (D. Winnicott). Elle considère les deux registres antagonistes dans toute langue, la mélopée maternelle (le mamanian) et la coupure productrice de signification, pour travailler au niveau de leur écart, des coupures mutilantes et structurantes. Un mouvement contre-transférentiel lui fait comprendre que la mère de Hallil était toujours endeuillée de la mort de sa petite fille survenue avant la naissance de son fils, comme la mère de Mourad l'était de la perte de son fils aîné. Mourad, lui, était resté bloqué dans le tunnel d'un "Quand je suis un autre tu ne peux pas devenir moi". L'accès à la possibilité d'inverser les pronoms personnels sera l'un des enjeux de cette cure. Avec Louise, utilisant les contes comme canevaspropice au travail analytique, en passant par une troisième langue étrangère à la famille, l'anglais, M.- C. Laznik-Penot distingue les fonctions respectives de l'aliénation et de la séparation dans la constitution du sujet et fait l'hypothèse que l'autiste serait demeuré bloqué en deçà du registre de l'aliénation, "celle propre au miroir et l'aliénation dans les signifiant". Convoquant Kanner, qui successivement affirma l'absence de communication dans le langage chez les enfants autistes (1943), puis leur capacités de création poétique (1946), c'est avec finesse clinique et sensibilité que l'auteur nous associe à ses parcours orientés par les boussoles théoriques freudienne et lacanienne, dans une langue précise et claire. A la fin de leur traversée, le langage, chez ces trois enfants, aura repris une valeur de signification, l'instauration de l'image spéculaire et de l'image du corps, le circuit pulsionnel et le fonctionnement des représentations inconscientes auront retrouvé leurs espaces, le sujet aura recouvré une place plus singulière |
Note de contenu : | Bibliographie, index |
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