Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Flirt en hiver |
Auteurs : | / Roland JACCARD |
Editeur : | Paris : Librairie Générale Française, 1995 |
Importance : | 89 p. |
Collection : | Biblio essais |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-253-94215-3 |
Format : | 89 p. / 18 cm |
Note générale : | Analyse in Lectures, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1996, n° 13, par A. Tissot |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Nouvelle |
Résumé : |
Analyse par A. Tissot parue dans LECTURES, 1996, n° 13 :
L'écriture a pour chacun un rôle différent. La place qu'elle prend dans la vie psychique d'un écrivain, et son sens, sont fort variables. Comme il est banal de le dire, on écrit toujours pour quelqu'un, certes, interlocuteur extérieur ou intérieur. Il nous faut, parfois, faire partager une conviction ou une croyance importante, parfois prendre le temps de nous dire à nous-même, en mots écrits, qui l'on est, avant de le faire savoir aux autres. On peut aussi écrire par besoin d'emprise. Il faut alors maîtriser le lecteur, "l'hypnotiser", bien lui faire comprendre, ou lui confirmer, par l'ampleur, le poids, la complexité de nos connaissances et de nos compétences, que nous sommes les meilleurs. Ailleurs, c'est la pulsion épistémophilique qui nous conduit. Le plaisir d'explorer, de découvrir le monde, la vie, les êtres, passionne tant, que l'on devient écrivain pour partager généreusement et l'enthousiasme de ses quêtes et l'émerveillement de leurs résultats. Parfois encore, le compagnonnage avec les mots vient en place de la fréquentation des êtres humains. Certains poètes jouent follement avec la vie des mots, de préférence à le faire avec celle des hommes. Roland Jaccard, psychiatre et écrivain, utilise l'écriture, ici, à sa manière, celle d'un journal, et cela donne un autre témoignage de l'emploi que l'on peut en faire. Il semble qu'il s'agisse dans ce livre de démontrer que le bonheur n'existe pas, et le plaisir, à peine. Le plaisir ne serait que celui de la dérision de soi, de celle des autres, de la désillusion, du mépris, chantés sur toutes les notes de la gamme, comme une mélopée. On pourrait évidemment se laisser prendre à cette exhibition destructrice, et à l'esthétique interne qui s'en dégage si un refrain lancinant ne pouvait s'entre-apercevoir entre les lignes : "Qui me contredira ? Qui me comprendra ? Qui voudra ne pas croire mes dénégations insistantes ? Qui saura dire que je suis peut-être innocent ? Qui, quoi qu'entraîné dans la grisaille du quotidien hivernal que je lui fais partager, saura entendre que je ne veux pas qu'écrire, mais aussi...". Et, là, chaque lecteur peut imaginer le mot qu'il veut mettre, car il y en a un à mettre. Un mot, ou une phrase que Roland Jacquard ne veut pas écrire lui-même, qui s'inscrit dans la suite de son œuvre, et qui est un désir caché. Après ceci, on se doit d'ajouter ... et, quant à nous, écriveurs de "Lectures ", qui lisons les livres des autres, puis écrivons à leur sujet, qu'est-ce donc qui nous animent ? Pour quoi, pour qui écrivons-nous ? Roland Jacquard a-t-il, à son tour une idée à ce sujet ? |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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10013672 | JAC | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Consultation sur place |