Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Inceste et jalousie : la question de l'homme |
Auteurs : | / Denis VASSE |
Editeur : | Paris : Éditions du Seuil, 1995 |
Importance : | 311 p. |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-02-022269-3 |
Format : | 311 p. / 21 cm |
139 euros | |
Note générale : | Analyse in LECTURES, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1995, n°11, par A. Laquierrière. |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Inceste ; Jalousie ; Parole ; Nom-du-Père ; Désir ; Dérision ; Corps ; Nom ; Mensonge |
Résumé : |
-- Analyse :
Analyse par A. Laquerrière parue dans LECTURES, 1995, n°11 : Denis Vasse, psychanalyste, est auteur de plusieurs ouvrages qui interrogent le coeur de l'homme au plus profond de ce qui le fait humain. Il nous parle en psychanalyste engagé dans une clinique qui cherche patiemment sa vérité et en fait don à ceux qui lui parlent de la détresse de passer à côté de la vie. Il s'exprime en chrétien, intégrant la foi et les textes sacrés par touches délicates venant souligner la vérité de l'homme : « Mon âme attend sa parole... Plus que les veilleurs l'aurore.» Psaume 130, verset 6 Bible de Jérusalem Son cheminement complexe, autant que les méandres de l'âme humaine, reste chargé des émotions qui accompagnent une mise à nu que tout lecteur psychanalyste ne peut refuser pour lui-même. Il n'est pas possible dans cette présentation qui se doit d'être brève, de transmettre tous les thèmes, concepts, notions développées avec une précision qui relève d'un art du dire, de se dire à l'autre s'il veut bien entendre : là se situe la problématique de fond de cet ouvrage sur la jalousie et l'inceste, à savoir le refus de parole qui implique toujours deux protagonistes, même si l'attribution originaire du refus reste incertaine et quoique ce refus concerne bien sûr l'analysant. Pénétrons plus avant dans quelques idées : la jalousie porte en elle le besoin de possession, le mensonge, l'exclusion, le refus de parole, de partage et de don. Elle refuse la rencontre et ne cesse de la réclamer sous des aspects subtilement masqués par des demandes délétères de possession, voire d'extinction de l'autre ; c'est lui ou moi : c'est alors son triomphe. Le théâtre de la jalousie est celui d'une scène primitive sur laquelle s'inscrit un vouloir tout qui est sans désir et le sujet avorte ; pas encore né. La haine alimente le jaloux qui cherche sa jouissance de la place de l'autre. Il se détruit en esquivant le lieu d'où il pourrait prendre la parole, qui lui révélerait sa propre identité. Identité et altérité restent bafouées par la perversion du rapport à la parole. Il refuse la conscience du manque et tend ainsi vers un narcissisme absolu : on peut dire aussi évitement de la castration. Ceci conduit à souligner l'importance pour le fonctionnement psychique du nonaccès à la différence, différence des sexes bien sûr où s'origine la différence : le jaloux reste dans un système rationnel d'oppositions qui le projette hors de lui-même où Réel et Imaginaire ne se rencontrent plus. Prisonnier de l'image qu'il a de lui, il refuse la chair qui le ferait être, dans la peur qu'il n'y ait personne à rencontrer s'il lâche l'image qu'il s'est créée. L'esprit sombre dans l'image charnelle, n'ouvrant ainsi à aucune parole vraie ; il reste dans une parole qui, pour se donner pour vraisemblable, n'en reste pas moins un mensonge. Il préfère la confusion chair-esprit, qui n'est autre que le maintien dans l'inceste originaire d'où il ne peut ni ne veut s'exclure. "La naissance du corps de l'homme ne témoignerait plus de ce rapport entre la chair et l'esprit que la parole indique comme désir au lieu même de la dissociation de ce rapport." Denis Vasse nourrit la trame de son ouvrage par le rapport entre l'origine et le commencement - ou les commencements que le jaloux ne cesse de répéter dans la confusion, se prenant lui-même pour l'origine de la totalité. Une toute puissance vengeresse le pousse au déni de la filiation et des générations : "Ce qui fait vivre la chair dans le désir, se transmet par la parole de génération en génération, c'est le don de l'esprit des origines." Ne croyant pas à ce don, le jaloux l'imagine comme une perte et tente alors de capter l'origine. "La confiscation de l'esprit par la chair est incestueux." Le jaloux refusant la dissociation chair-esprit, aucune parole en vérité ne peut advenir: plutôt posséder l'origine au prix d'en mourir. Il refuse la conscience de la vanité d'une vie fondée de sa propre et exclusive volonté. Dans ce rapport de l'origine et du commencement s'inscrit la loi et l'ordre symbolique, auxquels le mensonge porte une atteinte fatale. La perversion refuse la loi et dénie l'alliance primordiale du père et de la mère. L'interdit de l'inceste se retrouve au fondement de toute loi. L'être humain reçoit un nom qui le signifie dans la filiation et l'ordre des, générations : "sans ce symbole de la parole originaire, il n'y a ni homme, ni femme, ni enfant". Le jaloux effectue un détournement de cet ordre symbolique, de cette parole originaire, tombe dans la confusion charnelle incestueuse, devient idolâtre. La dialectique présence-absence qu'instaure la loi, est remplacée par l'alternance fusion-rupture.Il serait intéressant pour notre travail d'analyste d'écouter Denis Vasse sur des thèmes qui nous sont quotidiens dans notre pratique analytique et auxquels nul être n'échappe en dehors du parler en vérité : la complicité, la dérision, la parodie, l'imposture, l'orgueil, l'idéalisation sont les armes inconscientes de la séduction perverse. Denis Vasse nous adresse un message capital en soulignant l'universalité de la problématique qu'il développe. Annie Laquerrière |
Note de contenu : | Index |
Exemplaires (3)
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10009954 | VAS | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Ouvrages A-Z | Disponible au prêt |
10015813 | VAS | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Consultation sur place |
07002567 | VAS | Ouvrage | CPRS Genève | Bib. CPRS | Disponible au prêt |