Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Fascination de la laideur : l'en-deçà psychanalytique du laid |
Auteurs : | / Murielle GAGNEBIN |
Mention d'édition : | nouvelle édition augmentée |
Editeur : | Seyssel : Champ Vallon, 1994 |
Importance : | 333 p. |
Collection : | L'or d'Atalante |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-87673-194-3 |
Format : | 333 p. / 22 cm |
235 FF | |
Note générale : |
1ère édition 1978 : nouvelle édition augmentée d'un préface
Analyse in Lectures, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1995, n° 9, par Françoise Coblence |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Laideur ; Peinture ; GOYA Y LUCIENTES, Francisco de ; Temps ; PLATON ; Expressionnisme allemand ; PICABIA, Francis ; Body Art ; POLLOCK, Jackson ; MASSON, André ; MALEVITCH, Casimir ; Inquiétante étrangeté |
Résumé : |
Analyse par Françoise Comblence parue dans Lectures, 1995, n° 9 : L'attrait présent pour la figuration s'appuie sur une perception dramatique de l'homme. Seize ans après la publication de Fascination de la laideur, Murielle Gagnebin, dans la postface à l'actuelle réédition, peut dresser ce même constat. La laideur sidère, elle fascine ; elle opère comme Méduse et l'angoisse qui y affleure se formule en terme de castration. Mais avec la castration, le mot dernier n'est pas lâché. Il s'agit, en effet, de montrer dans le jeu avec le laid, de Goya à l'art contemporain, le cortège bariolé d'une sexualité régressive, kaléidoscope dans lequel la présence ou l'absence de la sublimation constituerait la pierre de touche qui permet de proposer un statut à l'œuvre d'art et d'évaluer sa force, tout comme l'analyse peut faire un diagnostic de structure. S'affirment donc ici les liens que Murielle Gagnebin, psychanalyste et philosophe spécialiste de l'art, entend nouer entre ces deux domaines et que son dernier livre, Pour une esthétique psychanalytique, développe. Ce titre est un brin provocateur - l'alliance des termes n'a pas bonne presse, ni d'un côté ni de l'autre - il est surtout programmatif : une esthétique psychanalytique ne s'édifie pas en système. Résolument, la leçon suivie est celle du Moïse de Michel-Ange de Freud, en se tenant à l'écart de Un souverain d'enfance de Léonard de Vinci, ou plutôt de sa douteuse postérité esthétique. Ce sont les œuvres que Murielle Gagnebin examine, non la vie ou les fantasmes de leurs auteurs. L'œuvre apparaît comme le lieu d'un conflit, un champ de bataille organisé par la sexualité, généralement refoulée ou forclose par la critique. C'est en suivant l'impact du visible, ses ancrages, ses heurts, en interrogeant les silences, les excès, les déséquilibres, que M. Gagnebin débusque les stratégies opérées par la défense aux prises avec la libido, les sublimations, les contre investissements. La pulsion est certes irreprésentable (cette notion est au centre de l'ouvrage précédent de M. Gagnebin, L'Irreprésentable ou les silences de l'œuvre, PUF, 1984). Multiples sont cependant les voies qui y font accéder (et en particulier les voies défensives "contaminées" par elle), que M. Gagnebin éclaire avec soin et détermination, tablant sinon sur la perversité qui anime toute critique, du moins sur la curiosité du lecteur-spectateur. Or suivre ainsi la voie du conflit c'est, de façon privilégiée, accorder à la couleur un statut exemplaire. La couleur se tient avec la pulsion dans une connivence étroite ; elle entretient toujours une relation de complément ou d'antagonisme avec ses rivales. Elle constituera le go between, l'intermédiaire paradigmatique entre conscient et inconscient, représentant la pulsion qualitativement et quantitativement. Murielle Gagnebin le montre, entre autres occurrences, par la belle analyse de cette nappe trop blanche du sanglant Festin d'Hérode de Cranach. Dès lors s'explicite le sous-titre de l'ouvrage : "l'artiste, stratège de l'inconscient". Cet oxymore situe le créateur entre maîtrise et méconnaissance. La violence pulsionnelle est ici "le moteur du style" ; la forme résulte du jeu - toujours individuel et particulier - des gestions défensives de quelque nature qu'elles soient. Le jeu plastique se donne comme un jeu psychique analysable en termes métapsychologiques. Pour cette esthétique psychanalytique, Murielle Gagnebin invoque donc le Post-scriptum à la question de l'analyse laïque : la psychanalyse s'applique à l'art au même titre qu'elle s'applique à la clinique. Le critique (ou plutôt l'interprète) s'intéressera à l'œuvre comme le psychanalyste au fonctionnement psychique de son patient, effectuant "diagnostic et pronostics", tout en tenant fermement le matériau artistique lui-même : faute de cela, en effet, l'analyse de l'œuvre risquerait à tout instant de déraper dans l'étiquetage de l'auteur et l'esthétique menacerait de se transformer en pathographie, danger bien repéré par Murielle Gagnebin. Mais garder l'optique de cette approche qu'on dira "clinique" permet à l'auteur de proposer une vision et une interprétation considérablement renouvelées de l'art contemporain, dans le prolongement des analyses de Fascination de la laideur. L'ivresse du geste, les figures de la déjection, la pure décharge hantent l'artiste actuel : à la lumière de la psychanalyse, Murielle Gagnebin propose une très originale lecture des causes aristotéliciennes. Au libre jeu des quatre causes, à l'intégration et à l'assimilation heureuse dont témoigne, par exemple, l'œuvre de Picasso ou de Dali, on opposera alors les entraves, les déficits, les faillites - dans un registre causal ou un autre - que montrent certains artistes contemporains (Twombly, Kiefer, etc.), et dont, d'ailleurs, ils tirent parti : ils révèlent ainsi le travail du négatif à l'œuvre et la puissance poiëtique à même la pathologie. Par là même s'arme l'étroite parenté de l'art et de la clinique, deux poïétiques oeuvrant avec les forces de l'inconscient, dont le fonctionnement sollicite au même titre l'interprétation et qui s'enrichissent mutuellement, comme en témoigne si bien ces ouvrages |
Note de contenu : | Bibliographie, notes, index, illustrations |
Exemplaires (2)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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10022972 | GAG | Ouvrage | BSF Paris | Fonds Françoise Coblence | Consultation sur place |
10014043 | GAG | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Consultation sur place |