Type de document : | texte imprimé |
Titre : | La vie commune : essai d'anthropologie générale |
Auteurs : | / Tzvetan TODOROV |
Editeur : | Paris : Éditions du Seuil, 1995 |
Importance : | 190 p. |
Collection : | La couleur des idées |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-02-023958-5 |
Format : | 190 p. / 20 cm |
120 euros | |
Note générale : | Analyse in : LECTURES, Actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1995, n°10, par G. Rubin. |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Anthropologie ; Lien social ; Existence ; Pulsion de mort ; Reconnaissance ; Renoncement ; Sanction ; Victime ; Tyrannie ; Relation parents-enfant ; Orgueil |
Résumé : |
-- Analyse : Analyse par G. Rubin parue dans LECTURES, 1995, n°10 : Critique et essayiste, Tzvetan Todorov est directeur de recherche au CNRS ; il a publié de très nombreux ouvrages dont "Théorie de la littérature", "Poétique de la prose", "Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage", "Théorie du Symbole", "Critique de la Critique", "Face à l'Extrême", pour n'en citer que quelques uns. "L'anthropologie générale se situe à mi-chemin entre sciences humaines et philosophie, sans s'opposer ni à l'un ni aux autres, en constituant bien plutôt un pont leur permettant de se rejoindre ou un espace intermédiaire facilitant leur articulation." C'est ainsi que Tzvetan Todorov définit le cadre de sa recherche. L'idée centrale de ce très intéressant ouvrage est que la société donne à l'homme bien plus que la possibilité de survivre : privé de l'approbation de ses semblables l'être humain n'existerait tout simplement pas. Aussi, dans la controverse sur la préséance entre pulsion et relation d'objet, l'auteur prend-il résolument parti pour la seconde puisque, pour lui, c'est elle qui fonde notre humanité.Or, pour étrange que cela nous paraisse, «la dimension sociale, le fait de la vie en commun n'est généralement pas conçu comme étant nécessaire à l'homme» : quelle que soit la diversité des théories, depuis les penseurs de l'Antiquité jusqu'aux grands moralistes de l'époque classique, tous ont en commun de stigmatiser la recherche de l'approbation d'autrui, qu'ils jugent comme une coupable vanité.Todorov, au contraire, soutient que la reconnaissance, au sens «d'être reconnu par l'autre», marque «l'entrée de l'individu dans l'existence spécifiquement humaine». D'une extrême érudition, il s'appuie sur les divers penseurs, anciens ou modernes, qui se sont intéressés à cette question et, en ce qui concerne les psychanalystes, cite Freud, Abraham et M. Klein, mais aussi Adler, Jung, Balint, Lacan ou K. Horney, tout en développant sa propre théorie sur l'importance de la reconnaissance ; il fait cependant une place toute particulière à Fairbairn à cause de sa phrase : « La libido ne cherche pas avant tout le plaisir mais l'objet», tandis qu'il semble faire peu de cas de la longue et constante réflexion de Freud qui montre que, quelle que soit l'importance de l'objet, il n'en demeure pas moins «l'élément le plus variable dans la pulsion». Je trouve un peu regrettable aussi qu'il ne tienne pas assez compte de la fonction structurante de l'absence - ni à partir d'un autre «vertex» -des théories de Bion sur la formation de la pensée. Pour Todorov, la reconnaissance est fondamentale en ce qu'elle structure toutes les autres actions : l'adulte, comme l'enfant, reçoit confirmation de son existence "par le fait que son partenaire lui ménage une place", c'est-à-dire le reconnaît comme existant, et ce à toutes les étapes comme dans tous les secteurs de la vie. De plus, les différentes formes de reconnaissances ne peuvent se compenser l'une l'autre puisque toutes sont vitales. Par exemple, «un individu qui a investi l'essentiel de sa demande de reconnaissance dans le domaine public mais n'y reçoit plus aucune attention se découvre soudain privé d'existence» et l'amour que lui manifesteront ses proches ne pourra compenser cette perte particulière. En revanche, la demande étant inépuisable, sa satisfaction ne peut jamais être ni complète ni définitive : «Notre incomplétude est non seulement constitutive, elle est aussi inguérissable, autrement on serait `guéri' aussi de notre humanité>, écrit Todorov. Le livre est très riche, très documenté, et servira certainement de base de réflexion et de discussion pour de très nombreux lecteurs. Gabrielle Rubin. |
Note de contenu : | Bibliographie, Index |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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