Type de document : | texte imprimé |
Titre : | La violence et la vie : la face cachée de l'oedipe |
Auteurs : | / Jean BERGERET |
Editeur : | Paris : Payot, 1994 |
Importance : | 254 p. |
Collection : | Psychologie |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-228-88766-3 |
Format : | 254 p. / 22 cm |
Note générale : |
Analyse in Revue française de psychanalyse, 1996, vol. 60, n° 1, pp. 221-228 par Thierry BOKANOWSKI ; Lectures, actualités de la Bibliothèque Sigmund Freud, 1994, n° 8, par Henri Vermorel ; Carnet Psy, 1995, n° 11, p. 10, par Serge Lebovici
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Langues: | Français |
Mots-clés : | Violence ; FREUD, Sigmund ; Adolescence ; Société ; Instinct ; Agressivité ; Pulsion ; Violence fondamentale ; Non-violence ; ISAAC (patriarche biblique) ; ŒDIPE (mythologie grecque) |
Résumé : |
Présentation de l'éditeur : Psychanalyste clinicien et formateur rigoureux mais refusant tout dogmatisme, Jean Bergeret se montre soucieux de remettre sans cesse en question les données, même considérées comme les plus classiques, en matière de sciences humaines. Moins pour en contester les aspects manifestes que pour en approfondir les nuances, les contradictions et les portées latentes ce qui permet d'ouvrir le champ de nos connaissances du fonctionnement mental et des comportements sociaux qui en découlent. Ses travaux actuels portent sur l'existence d'un instinct violent primitif, qui n'a rien à voir avec la haine ou l'agressivité mais présente une énorme importance des points de vue relationnel, éducatif et social. Ce nouvel ouvrage entend montrer comment cet instinct opère, à travers des exemples choisis dans la vie de tous les jours, et il indique quelles attitudes peuvent permettre de traiter ou de prévenir les dérapages possibles de cet instinct violent, par ailleurs si naturel et positif. Un livre qui ne s'adresse pa seulement aux psychopathologues, mais peut éclairer, aider et encourager tous ceux qui, dans le cadre de la famille, des systèmes éducatifs et de la cité, s'inquiètent des désordres causés par la dépressivité comme par les débordements comportementaux de nos contemporains. Jean Bergeret est professeur émérite à l'université Lyon Il et professeur contractuel de nombreuses universités étrangères, cofondateur de l'institut de psychanalyse de Lyon, directeur scientifique de l'institut européen de recherches sur les facteurs de risques chez l'enfant et l'adolescent (IREFREA), expert auprès du Conseil de l'Europe et fondateur du Centre national de documentation sur les toxicomanies (CNDT). Analyse par Henri Vermorel parue dans Lectures, 1994, n° 8 : Jean Bergeret fait partie du cercle étroit des psychanalystes qui, à notre époque, ont innové dans la théorie à partir de la clinique. Son œuvre a parfois surpris et n'a pas toujours été appréciée à sa juste valeur. Il y a plusieurs décennies déjà, l'auteur avait attiré l'attention sur la métapsychologie des états-limites avec la notion de pseudo-latence dans leur genèse, avec comme corollaire la nécessité de pratiquer l'analyse de ces sujets (quand elle est possible) en deux temps, avec la restauration préalable du narcissisme blessé. D'une façon plus générale, jean Bergeret a approfondi les notions métapsychologiques nécessaires à l'abord des pathologies actuelles (La Personnalité normale et pathologique, La Dépression et les états-limites, Le Petit Hans et la réalité, La Violence fondamentale jalonnent ce parcours, pour ne citer que ces titres). La violence et la vie, réédition et approfondissement du précédent ouvrage sur ce thème, montre la nécessité de distinguer la violence nécessaire à la vie de la haine et de l'agressivité. Située dans le narcissisme primitif, elle ressortit à un stade préambivalent, non sexuel, constituant l'affirmation d'un soi primitif (plus que d'un moi qui n'est pas encore advenu) face à l'autre : lui ou moi. Cette violence se distingue aussi de la haine, envers de l'amour, et de l'agressivité qui, avec le sadisme, suppose une intrication des pulsions. Cela amène l'auteur à partir en guerre dans la théorie psychanalytique contre le monothéisme pulsionnel qui voit du sexuel et du génital partout, avant qu'il ne soit édifié : le terme d'autoérotisme serait aussi inexact (à rapprocher de l'auto-sensualisme des auteurs kleiniens actuels), ainsi que celui d'homosexualité, dont les premiers temps ne relèvent pas encore du génital. Bergeret se sépare de Freud dans la conception d'un antagonisme pulsionnel synchronique alors que, pour l'auteur, il est diachronique, affirmation violente de soi, précédant dans le temps l'imaginaire œdipien érotique proprement dit. L'auteur retrouve d'ailleurs l'impact de cette diachronie à propos de la problématique des adolescents où son éclairage de la violence est tout à fait à propos. Pour Bergeret, Freud et nombre des ses successeurs ont présenté une version tronquée de l'Œdipe : le mythe d'Œdipe conté par Sophocle comporte aussi l'oracle d'Apollon annonçant que la naissance de l'enfant causera la mort des parents et d'autre part l'abandon de l'enfant au Cithéron, deux temps violents préalables au parricide et à l'inceste avec Jocaste. Mais Bergeret relit Freud et montre dans son préconscient la présence, partielle et inachevée certes, d'une théorisation de la violence, depuis ses premiers travaux jusqu'au moment fort de 1915 dans le texte retrouvé de La Métapsychologie: vue, d'ensemble sur les névroses de transfert ou dans le concept d'hostilité primaire de Malaise dans la civilisation ou celui de violence dans la Lettre à Einstein de 1933. Pour l'auteur, il convient de ne pas confondre la violence nécessaire à la vie de sa perversification (les violences du sens commun) lorsque, faute d'un moi suffisamment étayé, ce n'est pas Éros qui absorbe la violence dans l'édification psychique nécessaire, mais la violence qui attire et subvertit Éros ; d'où les considérations éclairantes sur les perversions comme défaut élaboratif. Cette brève analyse ne peut qu'inciter à une lecture détaillée et à la méditation d'un tel livre car il ne peut rendre compte de tous ses développements, notamment les rapports de la violence et de la famille, la relation à la drogue et, enfin, le chapitre original sur la violence et le vécu religieux, sans oublier le traitement et la prévention de la violence, pour conclure le livre. Toute théorisation nouvelle soulève de nouveaux questionnements. Jean Bergeret, qui dénonce le monothéisme libidinal de Freud, serait-il tenté par un monothéisme de la violence ? Son idée de diachronie de la violence et de la sexualité est féconde, niais peut-on théoriser le narcissisme originaire dans sa seule dimension violente (contre l'autre), en tant qu'affirmation de soi ? Car le paradoxe du narcissisme est de se suffire à lui-même, tout en nécessitant la présence de l'autre. A la suite de J. Bergeret, qui intègre la notion épigenèse interactionnelle, on ne peut manquer de considérer que la dépendance envers la mère (attachement de Bowlbv) est également nécessaire à là vie. L'attachement n'est pas l'amour, mais il en serait le soubassement instinctuel (si l'on reprend le ternie d'instinct attribué par l'auteur à la violence). De même, on aurait aimé en savoir plus quant aux relations de la violence et du surmoi. Certes Bergeret développe à juste titre le concept freudien de répression (Unterdrückung) de la violence, différent du refoulement; mais la place du surmoi pour surmonter (dit Freud) la violence, reste en pointillé. Ces questionnements ne font que souligner l'intérêt de ce livre |
Note de contenu : | Bibliographie |
Exemplaires (7)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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10002238 | BER | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Ouvrages A-Z | Disponible au prêt |
10002237 | BER | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Consultation sur place |
07000299 | BER | Ouvrage | CPRS Genève | Bib. CPRS | Disponible au prêt |
50000207 | BER/0091 | Ouvrage | Lyon | Bib. GLPRA | Disponible au prêt |
50000206 | BER/2165 | Ouvrage | Lyon | Bib. GLPRA | Disponible au prêt |
06000953 | BER | Ouvrage | St-Etienne BFP | Bib. Francis Pasche | Disponible au prêt |
08000287 | 285/BER | Ouvrage | Toulouse | Bib. Toulouse | Disponible au prêt |