Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Les mères en deuil |
Auteurs : | / Nicole LORAUX |
Editeur : | Paris : Éditions du Seuil, 1990 |
Importance : | 151 p. |
Collection : | La librairie du XXe siècle |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-02-011472-1 |
Format : | 151 p. / 18 cm |
71 FF | |
Note générale : | Analyse in : Lectures, 1993, n° 4 par H. PARAT-TORIERI, pp. 17-19 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Mère ; Deuil ; Grèce antique ; Rituel ; Rome antique ; SHAKESPEARE, William ; Tragédie ; Excès |
Résumé : |
Analyse par H. Parat-Torieri parue dans LECTURES, 1993, n°4.
Les mères en deuil, ouvrage court et dense de l'historienne Nicole Loraux, est une variation sur le thème d'une recherche consacrée, depuis plus de dix ans, à l'approche grecque de la différence des sexes, recherche qui fait jouer les relations trop souvent schématisées, entre masculin et féminin dans la civilisation antique. Son travail, d'une grande richesse et d'une extrême précision, au-delà de la sensibilité et des connaissances analytiques de l'auteur, ne peut que passionner l'analyste et il entre en résonnance toute particulière avec le thème du congrès de cette année sur "Castration et féminin dans les deux sexes". De manière plus fragmentaire et plus condensée, plus poétique et associative pourrait-on dire, que dans Les expériences de Tirésias, N. Loraux, dans Les mères en deuil, interroge à nouveau le sort réservé au féminin par l'homme grec dans sa relation à la polis, son refus et son intégration, ambigus et subtils, de ce qui se joue sur "le corps de l'autre". Cependant, cette écriture peut paraître parfois un peu elliptique, le parcours un peu rapide, à qui n'aurait pas toujours en mémoire l'ensemble des législations, tragédies et mythes grecs ni l'ensemble des autres travaux de l'auteur (1), à qui n'aurait pas toujours la patience de lire les notes ... Cette réserve faite, ce petit livre peut cependant se lire indépendamment, dans sa poésie propre, et sa qualité profonde tient aussi dans son incitation à la fois à la rêverie associative et à la connaissance précise. Plusieurs scènes, plusieurs personnages, plusieurs lieux, sont convoqués, de la tragédie shakespearienne de Richard III à l'Hécube d'Euripide, du Coriolan romain à la Déméter grecque, du cortège funèbre -"l'ekphora"- au temple de la Mère -le Metrôon sur l'Agora. Et cette seule évocation suffit à désigner un parcours qui dépasse la question initiale posée dans le premier chapitre : "Qu'est-ce qui fait du deuil des mères un enjeu pour la politique telle que la vie en cité la définit ? ". Au-delà de la réponse grecque, de ses mises en scènes et de ses prescriptions à l'ombre de Deuil et mélancolie, est posée la question d'une proximité particulière du féminin et de l'excès, de la mère et du deuil. Certaines réflexions de N. Loraux méritent d'être soulignées. Certes elle approfondit la démonstration, désormais presque classique, de la peur des andres face à un pulsionnel marqué d'un féminin redouté, dont témoigneraient abondamment les prescriptions qui cherchent à circonscrire le deuil des mères, à leur en interdire toute expression excessive hors de la scène tragique ou mythique, à l'enclore dans le domaine de l'oikeion, (tout à la fois désignant l'intérieur, ce qui est "proche-propre à soi" et la maison). Mais surtout elle cherche à indiquer un des aspects de ce qui est plus précisément redouté : le lien sans-médiation, qui pourrait être le lien, tragique, d'une mère à son enfant sans l'intervention d'un tiers, dans la préséance absolue du lien de l'enfantement. Dans "le pathos d'une mère", l'auteur revient, à travers la figure d'Hécube, au plus intime de la douleur d'une mère endeuillée, isolée en sa singularité, et nous fait percevoir les expressions extrêmes d'une "intensité sensuel le qui ne s'exprime que sur fond de perte comme si, de toute origine, le deuil faisait nécessairement partie d'un destin de mère". Dans le déchiffrement opéré d'un certain nombre de représentations, au creux des textes, des mythes, à travers le lien entre perte, deuil et culpabilité, court le fil de l'exclusion des mères de la cité, une exclusion pacifiée dans la réalité grecque, mais qui témoigne de manière latente de la violence aigüe de certains fantasmes. (1)cf. Les enfants d'Athéna. Mouton 1982. Façons tragiques de tuer une femme. Hachette, 1985. Les expériences de Tirésias- Le féminin et l'homme grec. Gallimard 1990. De nombreux articles ont été publiés dans la Nouvelle Revue de Psychanalyse. |
Note de contenu : | Notes |
Exemplaires (4)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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10022976 | LOR | Ouvrage | BSF Paris | Fonds Françoise Coblence | Consultation sur place |
10023125 | LOR | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Ouvrages A-Z | Disponible au prêt |
10012977 | LOR | Ouvrage | BSF Paris | ψ Réserve : Ouv. A-Z | Consultation sur place |
07001670 | LOR | Ouvrage | CPRS Genève | Bib. CPRS | Disponible au prêt |