Type de document : | texte imprimé |
Titre : | Inventer le réel : le déni, entre perversion et psychose |
Auteurs : | / Claude RABANT |
Editeur : | Paris : Denoël, 1992 |
Importance : | 285 p. |
Collection : | L'espace analytique |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-207-23955-1 |
Format : | 285 p. / 22 cm |
Note générale : |
Analyse in : LECTURES, 1993, n°4, par J. BRIL, pp. 24-26
Analyse in : IO, 1993, N° 3. pp. 212-214 |
Langues: | Français |
Mots-clés : | Déni ; Réel ; Perversion ; Psychose ; Délire ; Fétiche ; Forclusion ; Métaphore paternelle |
Résumé : |
Analyse par J. Bril parue dans LECTURES, 1993, n°4.
Avec le livre de Claude Rabant, normalien, agrégé de philosophie, - et psychanalyste lacanien -, ne nous trouverions-nous pas au cœur de cette problématique des confins structurels qui paraît présentement solliciter avec tant d'insistance la réflexion psychanalytique ? La qualité exégétique du propos pourrait bien dissimuler cependant l'originalité profonde d'Inventer le Réel. Sans doute ce livre sent-il le pari intellectuel - œdipien peut-être ? - de l'archéologue des textes qui tente de déceler dans les tessons originaires la matière et la forme des productions modernes. Pari tenu d'ailleurs, dans la brillante analyse de la pensée freudienne relative au déni et dans la description qu'en tire l'auteur de l'étonnante aptitude de l'homme à inventer - entre délire et perversion- différents objets magiques susceptibles de le protéger d'une réalité qui lui est insupportable. A suivre toutefois Claude Rabant dans les méandres de la dialectique qu'il nous dévoile entre une réalité supposée identifiable et un "croire à" qui se fonde paradoxalement sur le déni de Cette même réalité, ne se trouve-t-on pas subrepticement amené au sein d'un univers spéculaire où rien ne viendrait contrarier l'émergence ad infinitum - d'un déni du dénié ? Et devant le vertigineux danger d'une telle démarche, sauvegarder son équilibre en référant la perception de la castration - car c'est tout de même bien le fond du problème et le dénominateur commun de quelques autre - à la nécessité d'un "tychique" (ce qui doit vouloir dire d'un "destinal") ne m'a pas, moi, réellement convaincu. Peut être n'ai-je pas su extraire de ce livre séduisant et ambitieux toutes les saveurs secrètes L'esprit qui le traverse et le sous-tend est cependant en fin de compte assez éloigné d'une préoccupation immédiatement clinique et révèle davantage l'ambition intellectuelle. Dès lors, à cultiver avec l'auteur la légitime passion que l'on peut éprouver pour le verbe, l'analyste ne risque-t-il pas de laisser sa diligence se distraire de la souffrance qui organise le déni du patient ? C'est dire que le livre de Claude Rabant se situe dans une toute autre perspective que celui de Bernard Penot, Figures du Déni (1) (que le premier oublie de citer), qui aborde le même problème. Tandis que dans le second nommé, c'est l'intérêt clinique qui assure le fil conducteur du discours, à mainte reprise, la performance de l'esprit menace ici d'oblitération la conscience clinique. Cela ne signifie d'ailleurs pas que les points de vue délibérément théoriques de l'auteur soient impropres à stimuler l'ouverture de l'attitude clinique. En reconnaissant dans la psychanalyse une problématique de cette distorsion nécessaire que le langage fait subir à la signification qu'il ambitionne cependant de révéler, CI. Rabant soulève en effet des questions subtiles et probablement fondamentales de sémantique. Ainsi sa réflexion sur l'essence du déni le conduira-t-elle tout naturellement à une rénovation des concepts définissant le champ réel du message langagier. La polyphonie nécessaire de tout discours et la pluralité intrinsèque à toute énonciation, impliquent à l'évidence une interrogation sur la nature même du sens et sur la structuration immanente de l'espace sémantique. Là, l'auteur alimente ses positions au livre d'Oswald Ducrot, Le dire et le dit, mais emprunte malheureusement un vocabulaire et un mode de raisonnement dont l'hermétisme indispose lorsqu'il ne détourne pas. Un regret encore -mais c'est peut-être chez moi une obsession : celui de l'absence de tout index qui, pour l'auteur, fastidieux à établir, n'en constitue pas moins pour le lecteur toute autre chose qu'une fioriture. (1) Voir dans la REVUE FRANCAISE DE PSYCHANALYSE, 1992, 54, n° 2 le large compte-rendu qu'en a donné Gilbert Diatkine. |
Rééditions : |
Exemplaires (3)
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10011344 | RAB | Ouvrage | BSF Paris | Salle de lecture : Ouvrages A-Z | Disponible au prêt |
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