Resumen:
|
Dans la modernité, les individus deviennent des " systèmes autopoïétiques " en remaniement continu qui procèdent sans relâche à la réorganisation sélective du désordre du monde et de leur propre vie. Les intellectuels et les artistes viennois ont dressé le constat de la crise des vieilles certitudes concernant la différence masculin/féminin et juif/non-juif. Le deuxième tiers du XXe siècle, à l'âge du fascisme et du nazisme, a passionnément reconstruit ces identités perdues, pour assujettir " la femme " et pour anéantir " le juif ". Notre culture " postmoderne " s'est retrouvée dans une situation proche de celle qui avait caractérisé la modernité viennoise. A nouveau, l'identité individuelle a semblé indéterminée au moment même où, aux marges du monde occidental, dans ses plis et dans ses fissures, triomphait l'affirmation des identités culturelles. Cette Vienne début de siècle dominée par Hofmannsthal et Musil, par Herzl et son antithèse Weininger, par Mahler et Schiele, par Freud et Wittgenstein, n'en finit pas de nous captiver.
Jacques LE RIDER
|