Résumé :
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" Notre but est de comprendre les rapports de la conscience et de la nature, organique, psychologique ou même sociale. On entend ici par nature une multiplicité d'événements extérieurs les uns aux autres et liés par des rapports de causalité. " Dans cet ouvrage publié en 1942, complété en 1945 par la Phénoménologie de la perception, " s'affirme pour la première fois une philosophie existentielle où le mode d'être ultime du pour-soi ne s'avère pas être, en dépit des intentions et des descriptions contraires, celui d'une conscience-témoin " (A. de Waelhens, Préface). La structure du comportement se place au niveau de l'expérience non pas naturelle mais scientifique et s'efforce de prouver que cette expérience, c'est-à-dire l'ensemble des faits qui constituent le comportement, n'est pas compréhensible dans les perspectives ontologiques que la science adopte spontanément.
Si l'essentiel de la solution criticiste consiste à rejeter l'existence aux limites de la connaissance et à retrouver la signification intellectuelle dans la structure concrète, et si, comme on l'a dit, le sort du criticisme est lié à cette théorie intellectualiste de la perception, au cas où elle ne serait pas acceptable, il faudrait définir à nouveau la philosophie transcendantale de manière à y intégrer jusqu'au phénomène du réel. La « chose » naturelle, l'organisme, le comportement d'autrui et le mien n'existent que par leur sens, mais le sens qui jaillit en eux n'est pas encore un objet kantien, la vie intentionnelle qui les constitue n'est pas encore une représentation, la « compréhension » qui y donne accès n'est pas encore une intellection.
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