Résumé :
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Parce qu'il appartient à la langue commune et que le tissu psychique entretient avec celle-ci les rapports les plus étroits, le mot de plaisir puise sa matière et ses contenus dans les terreaux les plus variés. Et pourtant, qu'il désigne la sensualité immédiate du nourrisson au sein, ou celle, plus ambiguë, recherchée par l'enfant ou encore celle, toute spirituelle, de l'esthète devant l'œuvre d'art, son émergence surgit toujours de la même source : une motion pulsionnelle, une poussée libidinale.
La découverte ou l'invention de Freud, plus énigmatique encore, revient à l'idée de réalité s'opposant à celle de plaisir et la soutenant en même temps. La réalité n'est pas seulement celle du monde extérieur, elle est aussi la réalité intérieure des formations inconscientes et des exigences pulsionnelles. Elle est surtout la réalité de l'appareil de l'âme lui-même, en tant qu'il confère à celle qui éprouve, pense ou parle, un sentiment d'existence, de subjectivité.
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