Resumen:
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La honte apparaît comme un affect digne d’intérêt dans l’actualité, notamment par son évocation dans la sphère militante et politique. Le signifiant « la honte » circule avec celui d’« humiliation » parfois dans une certaine indistinction. Nous proposons ici une tentative de distinction de la honte et de l’humiliation, à partir d’éléments présents dans la culture occidentale où nous nous situons, et en mobilisant les théories du champ de la psychanalyse, freudienne et lacanienne. L’hypothèse soutenue consiste en une description de la honte comme un processus psychique subjectif, qui se déroule sur le plan imaginaire, durant lequel le sujet fait le constat d’un moi-idéal insuffisant pour soutenir le moi. L’hypothèse se poursuit en proposant que l’humiliation, qui se produit dans une scène réelle, induit un phénomène subjectif sur un plan symbolique, durant lequel l’idéal du moi peut ou non vaciller. Nous soutenons également l’hypothèse que seule une adéquation entre l’idéal du moi et un autre qui réalise l’humiliation mène le sujet humilié vers un affect de honte. Ce faisant, par la métapsychologie, nous proposons une articulation entre honte et humiliation qui se situe sur le lien tissé entre le subjectif et le social.
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