Résumé :
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Chez le parent d’un sujet porteur d’une déficience mentale, souvent atteint d’une pathologie pré-objectale, le trouble dans la transmission survient à l’endroit où, sous le primat d’une visibilité saisissante, a lieu la confrontation de l’enfant imaginaire avec l’enfant insolite du réel. Le corps du handicap génère chez le parent, l’analyste, le groupe institué, un effet paradoxal d’attraction/répulsion propice au déploiement de fantasmes inconscients par lesquels chacun se crée sa propre mythologie, mettant en scène sa théorie des origines. Le sujet lui-même se révèle, quel que soit son degré de déficience, en quête d’un savoir donnant sens à sa carence. Dans l’univers institutionnel, ces fantasmes et mythes à l’œuvre, modèlent le regard de l’accueilli et du soignant à travers leurs projections transféro-contre-transférentielles en attente d’élaboration. Générées par la clinique du sujet rencontrée dans notre pratique d’analyste en institutions médico-sociales, nous recenserons et interrogerons quelques-unes des fantaisies de l’excès, nées de l’étrangeté produite par le stigmate de la différence qui façonne la relation intersubjective.
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