Resumen:
|
Michel Foucault a largement montré comment l’herméneutique du sujet moderne le conduisait à une externalisation des dispositifs de « technique de soi », mais que dirait-il aujourd’hui face à une connaissance du sujet par lui-même qui passe par Facebook, les Big Data et le numérique, bref un sujet à l’ère des selfies et de l’intelligence artificielle ? Où en sommes-nous aujourd’hui de la manière de gouverner les humains et des techniques de formation pour leur apprendre à se gouverner eux-mêmes ? Il y a véritablement un nouage entre les manières de se connaître, de se fabriquer comme sujet éthique, et les manières de gouverner. C’est la raison pour laquelle à la manière de se connaître par le numérique et les algorithmes correspond un gouvernement politique des humains par la prédiction et la gestion numériques. Face à la crise de confiance des peuples dans les gouvernements démocratiques, les États se réfugient dans une gestion technocratique, une administration quasiment algorithmique des populations, non sans se soumettre aux exigences des marchés avec lesquels le gouvernement technocratique des humains peut faire bon ménage. Avec une telle transition vers la post-démocratie allant vers une ère post-politique, déjà présente dans les nouvelles manières de soigner les âmes, nous serions face à une crise de la vérité et de la subjectivité. Et plus encore en présence de l’émergence d’un nouveau système, d’une nouvelle épistémè politique et subjective, d’une nouvelle relation du sujet au pouvoir.
|