Résumé :
|
Le présent article se propose d’interroger la question de la construction subjective des patients psychiatriques, en prenant appui sur une conception foucaldienne de l’expérience de la folie, conçue comme une forme de subjectivation dans un espace ouvert de relations de pouvoir, qui demande la position d’une éthique ou mieux d’une « esthétique » du soin. Dans quels sens, évidemment multiples, peut-on dire que la folie est une « technique de soi », l’expression d’une fiction, prise entre des vérités imposées et leur réélaboration incessante, projetant un style d’existence et des formes d’identité ? Quelles « vérités », quelles forces de véridiction sont-elles mobilisées dans cette construction ? Nous analyserons en première instance l’histoire d’un concept important dans la réflexion philosophique et politique contemporaine : celui de « agency », « agentivité ». Cette notion ouvre des approches importantes pour repenser la théorie et la clinique « psys » au regard précisément des sujets qui y sont en jeu. Nous mettrons ensuite ce concept d’agentivité en relation avec les notions de subjectivation et de technique d’existence, pour réfléchir à la possibilité d’une réélaboration « foucaldienne » de la pratique et des expériences subjectives autour de la santé mentale.
|