Résumé :
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Selon Lacan, la sexualité humaine relève d’un régime de fiction comme lieu propre de sa vérité. C’est pourquoi il vaudrait mieux lire l’Œdipe de Sophocle ou Daphnis et Chloé de Longus qu’un manuel médical si l’on cherche à y comprendre quelque chose. C’est pourquoi encore rêves et fantasmes sont la forme psychique privilégiée de sa manifestation. Aujourd’hui, pourtant, on assiste à une tentative de contester la nature et la puissance de fiction de la sexualité au nom de différents matérialismes, sociaux ou biologiques. C’est cette rupture épistémologique et culturelle entre sexualité et fiction, rupture qui passe par une espèce de dépsychisation de la sexualité, que cet article se propose de repérer et d’analyser. Avec la fin des fictions de la vie sexuelle et l’épuisement de leur récit, c’est peut-être la fin même de la sexualité comme concept et comme paradigme qui s’annonce.
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