Résumé :
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Si le thème du voyage, par conséquent celui des frontières et des limites, s’offre en immédiate clé pour aborder le dynamisme de son œuvre et la personnalité d’Albert Cohen, parce qu’il connaît l’expérience précoce de l’exil, redoublée vite de la confrontation à l’antisémitisme, surtout, quelle que soit l’initiale force traumatique de ces évènements, ils laissent imaginer la rémanence d’un arrachement antérieur et d’une excitation qui aura trouvé la possibilité d’investir l’écriture d’une manière à la fois totalement exubérante et totalement éthique. Se subvertiront et s’électriseront ainsi, en particulier dans ses romans, avec une portée agressive qui ne doit pas être mésestimée, bien des régimes classiques de différenciation, voire d’opposition (vie/mort, expulsion/intégration, homme/femme…). Parmi eux, une clé complémentaire, plus profonde, d’engager l’épaisseur métaphorique qu’allègue cette matière du voyage réside certainement dans sa narration des deux courants pulsionnels tels que décrits par Freud : le tendre et le sensuel.
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