Résumé :
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Pourquoi revenir est-il tellement plus difficile que partir ? Pourquoi manque-t‑il un terme adéquat, en français comme dans d’autres langues, pour désigner « celui qui revient » sans l’assimiler à un « revenant » ? S’appuyant sur la dissymétrie entre « partir » et « revenir », cet article explore la dimension problématique du retour dans les grands récits occidentaux, la parabole du Fils prodigue et L’Odyssée en particulier, et identifie les grandes épreuves caractéristiques du retour : la reconnaissance, l’oubli, le sentiment d’étrangeté, la difficulté à raconter. Peut-on réellement revenir chez soi sans déstabiliser son milieu de départ ? Les détours et les séjours modifient considérablement l’espace du retour. Quant au temps, il est particulièrement mis à l’épreuve lors du retour : son irréversibilité, son incompressibilité, le sens de sa « futurition », pour reprendre l’expression de Jankélévitch, résisteront-ils au revenir ?
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