Résumé :
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En France, les doctrines étatiques organisationnelles actuelles de compensation inclusive et d’accompagnement d’un handicap pour les personnes souffrant de psychose rendent très difficile l’articulation dynamique entre thérapeutique active et insertion sociale. La segmentation entre le champ sanitaire et le champ social, et les doctrines d’incurabilité qui lui sont sous-jacentes mettent à mal la citoyenneté de plein exercice des patients permettant un accès continu aux soins actifs visant un processus thérapeutique. La clinique de la Borde fondée en 1953 par le docteur Jean Oury n’échappe pas à ce clivage, l’établissement ayant l’obligation de se situer dans les nouvelles organisations territoriales visant la psychiatrie via le champ de l’organisation de la Santé Mentale dans le territoire du département de Loir-et-Cher. Dans ce contexte, l’enjeu thérapeutique est de poursuivre auprès de chaque personne souffrant de psychose un accueil singulier en leur proposant une thérapeutique de soins actifs veillant pour chacune d’entre elles à articuler individuellement soins actifs et citoyenneté de plein exercice dans la cité.
La possibilité du champ associatif 1901 intégré par la psychothérapie institutionnelle comme espace singulier de responsabilisation de chaque personne indépendamment de son statut offre la possibilité d’un processus singulier d’inscription dans un champ collectif qui donne sens à la participation de chacune. Dans l’exercice de sa liberté de circulation, l’articulation de la thérapeutique et l’insertion tisse une possibilité de reprise existentielle personnelle au long cours sans trop de risque de catastrophe pathologique.
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