Résumé :
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Leur méthode et leur objet distinguent et opposent psychanalyse et philosophie. La philosophie interroge la psychanalyse (Ricœur, Agamben, Jullien) ; parfois elle a recours à la psychanalyse, comme le fait l’École de Francfort. La psychanalyse a recours à la philosophie, pour son épistémologie, dans sa transmission ou certaines de ses élaborations théoriques, et plus généralement dans la mise en œuvre rigoureuse de réflexions pluridisciplinaires. La pensée clinique issue de la psychanalyse a pour sa part interrogé le questionnement philosophique et parfois contribué à le renouveler. Si la psychanalyse n’est pas une vision du monde, certaines élaborations psychanalytiques sont sous-tendues par une « philosophie spontanée », selon le mot d’Althusser, et les débats psychanalytiques gagnent en clarté si ces présupposés sont mis en lumière. Enfin nombre de questionnements essentiels se retrouvent, dans des perspectives différentes, et en philosophie et en psychanalyse, à commencer par les thématiques du sujet, de l’altérité, de l’être et de la mort ; philosophes et psychanalystes ne peuvent s’ignorer mutuellement dans ces carrefours de l’expérience et de la pensée humaines.
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