Résumé :
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La mélancolie est tenue à bon droit pour la forme achevée du désespoir. C’est la fin de toute liberté et par là de tout projet, au sens radical que reçoit ce terme dans la philosophie phénoménologique. On peut cependant se demander, s’il en est ainsi, pourquoi tous les mélancoliques ne se tuent pas. Ne doit-on pas supposer pour cela qu’un avenir reste ouvert, lorsque l’horizon du projet s’est refermé ? Une telle hypothèse conduit à l’idée – paradoxale – d’une espérance mélancolique. Relier la mélancolie à l’enfance est approfondir ce paradoxe, qu’il s’agisse de comprendre l’origine de la maladie ou, à l’inverse, celle des ressources dont dispose encore le patient pour ne pas s’y perdre tout entier. Il faut accepter alors la greffe de la psychanalyse sur la phénoménologie. À elle d’éclairer ce qui fait que l’espérance reste ou ne reste pas une forme vide.
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