Résumé :
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La conversion est une notion créée par Freud dans les années 1890 pour spécifier le mécanisme de la formation des symptômes hystériques et leur impact somatique. Elle est liée au destin du quantum d’affect après le refoulement des représentations jugées inconciliables pour le moi. En raison de sa double nature, psychique et somatique, elle se situe au cœur d’une problématique psychosomatique. C’est sur les deux notions de refoulement et de complaisance somatique que repose, pour Freud, le modèle théorique des symptômes de conversion. Georges Parcheminey récuse la pertinence de ce modèle et propose un modèle génétique renvoyant à un stade supposé précoce d’indifférenciation somato-psychique. Il substitue ainsi à la conception d’une dualité de fonctionnement celle d’une identité entre le psychique et le somatique. Pour Pierre Marty, le processus de conversion est interprété comme un mouvement de régression aboutissant à des fixations somatiques pleines d’un potentiel libidinal apte à relancer le mouvement d’organisation psychique. Les travaux contemporains des psychosomaticiens ont prolongé les premières analyses freudiennes des névroses et ont enrichi la compréhension des symptômes de conversion en montrant toute leur complexité.
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