Résumé :
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Les leçons que John E. Jackson donna au Collège de France en février 1998 sont publiées pour la première fois en volume. Il s'intéresse ici à la révolution apportée par le mouvement romantique tant dans l'écriture que dans les sensibilités. L'équilibre entre la face sociale, mondaine de l'individu et sa face privée semble se rompre. L'homme prend conscience qu'il est seul sur terre. Un nouveau chapitre de l'histoire de la subjectivité littéraire moderne va pouvoir s'écrire : la solitude devient un mode d'être du moi qui débouche sur une faculté nouvelle, ne faire qu'un avec ce qui est ressenti. A travers quelques-unes des plus grandes figures du romantisme, John E. Jackson s'interroge sur le rôle de la mémoire, de la subjectivité dans la révolution romantique et le Sacre de l'écrivain. Ce défi prométhéen, Hölderlin, comme Rousseau ou Chateaubriand en témoignent dans leur œuvre. Un espace tragique nouveau s'entrouvre dont Nerval sera le plus grand et le plus émouvant représentant en France, déchiré qu'il est entre une mémoire insoutenable et une mémoire rédigée. Coleridge, Wagner ou Baudelaire porteront à son comble cette puissance de l'imagination et cette capacité d'exhausser la perception sensible, humaine au niveau du verbe créateur. La morne incuriosité, la mélancolie envahiront bientôt le champ littéraire, le crépuscule des dieux s'annonce.
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